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Talite

Il y a 1 an | 753 vues

Le blues du génie

1.     Génie

Un terrible grincement l’éveilla. Cette époque ne respectait rien ! Qui était cet olibrius qui osait le sortir de son sommeil aussi brutalement ? Il s’extirpa difficilement de sa couche et repensa en souriant à la dernière soirée, confuse, brumeuse, qui avait une fois de plus glissé doucement vers une délicieuse nuit de débauche. Il mit le nez dehors et se retrouva face à un petit binoclard malingre qui brandissait une feuille dans une main, la lampe dans l’autre. Encore un de ces brodancheurs à la cymbale munis d’un avis d’expulsion ! Il allait à nouveau devoir réaliser un vœu ou deux au noir. La vie d’un génie de lampe était devenue bien difficile. Non, vraiment, cette époque ne respectait rien.

 

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2.     Incandescent

Assis sur un banc, il contempla le bout incandescent de son cigare. Ses tentatives de corruption sur le pousse-cul avaient fait long feu. Avoir échoué dans un métier pareil, ça devait vous dégoûter de faire des vœux. Dommage, quand on a une bouteille de djinn devant soi. Avant d’être éjecté de chez lui, il n’avait pu emporter qu’un sac, un sac sans fond évidemment. Distraire les guignols un instant pour y enfourner son oseille et quelques babioles n’avait pas été très difficile. Le moment était venu d’aller se mettre au vert, histoire de se faire un peu oublier. L’autocar arriva. Il regarda son cigare, haussa les épaules et enfourna le barreau de chaise dans le bec du clodo qui pionçait à côté. Il attrapa son sac et monta à bord.

 

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3.     Cirrus

Les péripéties génétiques l’avaient affublé d’une intelligence diaphane et comme il avait toujours le nez en l’air, on oublia son prénom et on l’appela Cirrus. Il louchait sur l’étrange personnage qui trônait au fond de l’autocar comme Sardanapale dans son palais.

— C’est quoi ? demanda-t-il sans ambages au rastaquouère.

— Une bouteille de djinn, répondit sèchement l’inconnu.

Cirrus fronça les sourcils et réfléchit longuement.

— Ah bon ? fit-il enfin.

L’autre remit rapidement l’objet au fond de son sac sans fond et tenta d’ignorer l’importun, en vain.

— Je m’appelle Cirrus, et toi ?

— Je suis un génie.

— Toi aussi ?

La réponse troubla le voyageur qui, durant un instant, devint évanescent. Cirrus, fasciné, décida de ne plus le quitter.

 

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4.     Obsidienne

Sans attendre une improbable invitation, Cirrus s’était installé au fond de l’autocar, à côté du passager qui l’intriguait tant. Depuis, il n’avait cessé de débiter niaiseries et inepties. Simple et simplet, il était incapable de sentir la colère sourde de son puissant voisin dont il épuisait la patience.

— Veux-tu que j’exauce un de tes vœux ? proposa soudain celui-ci, dans l’espoir de s’en débarrasser. Je peux tout !

— Pour quoi faire ? Je n’ai besoin de rien, répondit l’ingénu avec un grand sourire.

Il fouilla sa poche et en sortit une bille ébréchée en obsidienne.

— Regarde, c’est joli, hein ? Je t’aime bien, alors je te la donne.

Un spasme agita la paupière du génie, stupéfait. C’était la première fois qu’on lui offrait quelque chose.

 

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5.     Coquelicot

— Terminus !

Il quitta l’autocar énervé. Le babillage insupportable de l’hurluberlu à la perle lui avait collé des acouphènes. Il attendit que les autres passagers s’éloignent en se massant le dos. Enfin seul !

— Tu es magicien ?

Le génie fit un bond. C’en était trop, il devait se débarrasser de ce cave. C’était la pampa ici et avec ces champs de coquelicots à perte de vue, ça allait être facile. Que dirait-on dans la profession si on apprenait qu’il avait reçu un cadeau ?

— C’est vrai que tu désosses les vœux ?

— Exauces ! corrigea-t-il au bord de l’explosion.

— Alors d’accord.

— D’accord quoi ?

— J’en veux bien un.

Le génie soupira, regrettant de ne pouvoir exaucer ses propres vœux.

— Je t’écoute.

— Je veux qu’on soit amis pour toujours.

 

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6.     Cercle

To: GrandGenie@CercleDesDjinnsApparus.djinn

Subject: Besoin d’aide

Maître Vénéré,

Alors que je tentais de racheter ma conduite passée par un comportement exemplaire, j’ai croisé il y a deux semaines, la route d’un humain pernicieux qui, depuis, me harcèle. C’est un esprit pervers et puissant qui m’a lié à lui en profitant d’un vœu que je lui ai ingénument offert en ne faisant que mon travail. Je ne peux plus rien espérer si le Cercle ne me vient pas en aide. Ce démon risque d’anéantir toutes mes chances de rédemption. Nos annales indiquent peut-être le moyen de se défaire de cette malédiction ? Je sais que je n’ai pas toujours été votre meilleur élément, mais je vous supplie, Ô, Maître Vénéré, de bien vouloir m’aider.

Cordialement,

Votre élève

 

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7.     Moucharder

From: GrandGenie@CercleDesDjinnsApparus.djinn

Subject: Re: Besoin d’aide

Espèce de sale petite crapule,

« Je n’ai pas toujours été votre meilleur élément », c’est une plaisanterie ? « Comportement exemplaire », vous me prenez pour un âne ?

Je ne suis pas le grand maître des djinns pour rien, je connais exactement vos frasques et votre dépravation. Votre situation, vous l’avez bien cherchée. Bien fait ! Votre comportement nous fait honte depuis bien trop longtemps. Et inutile de me passer la brosse à reluire, je vous rappelle qu’on vous a mis à la porte de l’université des djinns à grand coup de pied dans le fondement quand vous avez mouchardé lors de cette malheureuse affaire. Débrouillez-vous !

Pas cordialement du tout,

Grand Génie

 

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8.     Ordalie

— Je me couche.

Il reluqua le magot que la sorcière empochait. Il n’était vraiment pas en veine en ce moment. Il but une lampée de whisky et regarda sa pile de jetons presque vide. Tant pis ! C’était sa première soirée de détente depuis que l’autre morpion lui collait aux basques. Il avait eu un mal de chien à le semer. Et puis l’Ordalie, c’était le meilleur bar pour le poker, l’alcool et la bonne compagnie.

— Eh ! le djinn, tu rêves ? demanda la gargouille. Allonge le flouze sur le tapis si tu veux jouer.

— Pardon, les gars, j’ai eu une mauvaise semaine. Un peu de fatigue.

Une nouvelle partie commença.

— Ah ! Tu es là ! s’écria Cirrus joyeusement. Je t’ai cherché partout. Je peux rester ?

Le génie enfouit sa tête dans ses bras et pleura.

 

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9.     Scorpion

— Joyeux anniversaire ! claironna Cirrus en brandissant un gâteau surmonté d’une bougie.

Vautré sur sa paillasse, le génie chouina, la tête douloureuse, le corps ankylosé.

— Tu es couché depuis trois jours. Il faut se lever maintenant.

— Laisse-moi tranquille, gémit le djinn, larmoyant. Va-t’en, sors de ma vie, je n’en peux plus. Fous-moi la paix !

Cirrus le regarda, perplexe.

— Tu es triste ? Pourquoi ? C’est ton anniversaire. On va fêter ça.

— Ce n’est pas mon anniversaire.

— Si ! La succube me l’a dit, tu es du 9 novembre et tu es Scorpion. Elle a bien ri en me le disant, je ne sais pas pourquoi.

— Elle a ri parce qu’elle a menti. Elle ne m’aime pas cette garce.

— Elle m’a aussi dit de ne surtout pas te laisser seul. Alors je ne te quitte plus !

 

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10.   Gourmandise

— Écoute Cirrus, ce n’est pas déontologique, mais je te permets de changer de vœu. Que veux-tu ? De l’argent ? Des femmes, des hommes ? Tu aimes les gourmandises, je peux t’offrir une table magique qui te servira tous les jours les meilleurs festins. Alors ?

— Non.

Le djinn se mordit les lèvres.

— Depuis que le pousse-cul m’a expulsé de ma lampe, je n’ai pas bossé. Un génie sans lampe, tu comprends…

— J’ai une lampe torche si tu veux, avec une manivelle pour la recharger. Tu la veux ?

Le djinn lui jeta un regard assassin.

— Il faut que je dégote de nouveaux clients. Malheureusement, tu ne peux pas venir avec moi.

— Pourquoi ?

— Parce que les gens ne s’attendent pas à me voir accompagné.

— Pourquoi ?

— Bon d’accord, tu viens, mais tu te tais.

 

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11.   Adamantin

— Tu connais Aladin. Tu comprends mon problème ?

Cirrus roula les yeux et rentra ses lèvres dans sa bouche.

— C’est un copain à toi ?

Le génie bougonna.

— C’était il y a longtemps de toute façon. Bref ! J’ai acheté cette lampe sur internet. Elle ressemble à celle que l’huissier m’a prise, mais elle ne fonctionne pas, tu t’en doutes.

— Ah bon ?

— Tu vas m’aider. Regarde, je la pose là. Je me cache et dès que tu vois quelqu’un frotter la lampe, tu cries le mot de passe, « Adamantin ». Et hop ! J’apparais.

— C’est compliqué.

— Ben oui, c’est fait exprès. C’est un mot compliqué pour la plupart des humains, alors le client va réfléchir et ça me laisse le temps d’arriver discrètement. Sinon, il risque de flairer l’arnaque. Vite, voilà un quidam !

 

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12.   Cariatide

La taverne était pleine.

— Qu’est-ce qu’il fait ici, le guignol ?

— Oh ! La statue parle.

— Tu sais ce qu’elle te dit la statue, niquedouille ?

— Pardon, Madame, s’excusa Cirrus.

— Fous-nous la paix, la cariatide. Sers-nous plutôt un verre. Ne fais pas attention, Cirrus, c’est une carne.

— Je t’ai entendu. Moi, je dis qu’un génie expulsé de sa lampe, c’est comme un pet qu’on libère. Foutriquet !

Le djinn haussa les épaules et alla s’asseoir dans l’arrière-salle.

— La dame est fâchée ? demanda Cirrus.

— T’inquiète. Écoute, je suis invité à la soirée des anciens élèves du Cercle. Je dois discuter avec le Grand Génie d’un gros problème qui me suit. Malheureusement, tu ne peux pas venir.

— Pourquoi ?

— Arrête de toujours dire « pourquoi ? »

— Pourquoi ?

 

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13.   Rassembler

— Voilà ! cria Cirrus. J’ai rassemblé tous les véhicules de ton sac sans fond.

— Voyons ça.

Le génie se gratta le menton en regardant les loques qui jonchaient le sol : le tapis volant en lambeaux, les bottes de sept lieux qui tiraient la langue, un balai de paille dégarni.

— C’est tout ? C’est peut-être le bon moment pour essayer l’avion.

— La voisine dit que seuls les ploucs voyagent en avion. Je l’aime bien, elle est gentille.

— Pourquoi tu n’irais pas vivre chez elle ? Il faut vraiment que j’aille au Cercle. Ok, allons à la gare.

Comme c’était la veille des vacances, il y avait grève, aucun train et la gare était bondée.

— Si on faisait du stop ?

— La voisine dit que les automobilistes sont…

— Et si on allait au Cercle en autocar ? Hein ?

 

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14.   Saturne

Dans le fond de l’autocar, Cirrus, réfléchissait intensément en fronçant les sourcils. Par manque d’entrainement, ça lui donnait la migraine.

— Il faut dire au Grand Génie que le problème qui te suit te rend très malheureux.

— J’en ai bien l’intention, acquiesça le génie qui triturait nerveusement sa bouteille de djinn.

— Il t’aidera forcément si tu lui dis ça. Il prendra ton problème et crac, il l’écrabouillera comme ça. Vlan !

Le génie, mal à l’aise, loucha vers Cirrus.

— Euh ! Oui. C’est l’idée.

— Oh ! Le conducteur a mis de la musique.

« Il porte un joli nom, Saturne, mais c’est un Dieu fort inquiétant… »

— C’est Brassens ! C’est le chanteur préféré de la voisine.

— Dis donc, Cirrus, c’est avec la voisine que tu vis ou avec moi ?

 

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15.   Talisman

— Tu vas m’attendre ici. Seuls les génies peuvent entrer au Cercle des Djinns.

— D’accord, dit Cirrus. La dame au bar, ajouta-t-il en murmurant, c’est encore une statue qui parle.

— Les barmaids sont souvent des cariatides, rapport aux piliers de bar, tu comprends.

— Non.

— C’est quoi ce truc ?

— C’est un talisman en toc, annonça fièrement Cirrus.

— Laisse-moi deviner, c’est la voisine qui te l’a donné.

— Ouais ! C’est pour nous protéger. C’est magique. Il faut faire attention avec la magie.

— À qui le dis-tu ! fit le génie en soupirant. Eh bien, Cirrus, ce fut un plaisir, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Salut !

— À tout à l’heure. On fêtera ça quand ton problème aura disparu. D’accord ?

Le génie, honteux, fila sans demander son reste.

 

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16.   Pourpre

L’enfant prodigue était de retour. Il avait bassement supplié tous les membres du Cercle d’interférer pour lui. Alors, ils réintroduisirent le génie dans ses privilèges, le vêtirent de pourpre et lui offrirent une nouvelle lampe plus luxueuse que celle que l’huissier avait saisie.

Satisfait, il sortit sa bouteille de djinn et fit la fête toute la nuit, la première, depuis une éternité, qu’il passait sans son pot de colle.

Restait à rompre le vœu qui le liait à Cirrus. Il fut convoqué au matin par le Cercle.

— Le vœu ne peut être délié. Il faut éliminer celui qui l’a fait.

— Il doit bien y avoir un autre moyen.

— Aucun.

Le Grand Génie claqua des doigts. C’était fini. Le djinn blêmit.

« Il faut faire attention avec la magie », avait dit Cirrus.

 

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17.   Subrepticement (et tous les précédents mots)

La silhouette se glissa subrepticement dans le grand hall d’obsidienne, passant d’ombre en ombre.

— Foutu Cercle, pensa le génie. Ils ne pouvaient pas le faire plus grand ? Pourvu que les autres ne mouchardent pas, sinon je suis bon pour l’ordalie.

Il rassembla son courage. Avant de filer, il avait laissé son habit de pourpre sur le lit. Curieusement, l’élimination de Cirrus avait changé quelque chose en lui. Son talisman ne l’avait pas aidé, le pauvre.

Un rond incandescent brilla dans la nuit. C’était la cariatide adamantine qui les avait servis à la « Taverne du Coquelicot ».

— Toi, je ne t’aiderais pas si tu n’étais pas ma petite gourmandise. Ton Grand Génie est un vrai scorpion. Il me fait peur.

— À moi aussi.

Dans le ciel, Saturne brillait.

 

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18.   Soupirer

Le génie soupira. C’était toujours les mêmes vœux : de l’or, du pouvoir, du sexe. Depuis qu’il avait repris du service, les choses n’étaient plus comme avant. Quelque chose s’était brisé en lui.

Une petite vieille s’arrêta près de sa lampe et la frotta.

— Abracadabra, j’apparais, fit-il, sans entrain.

— Tu n’as pas trouvé de coin plus mal famé ?

— De quoi je me mêle ? repartit-il. Qui êtes-vous ?

— Je suis la voisine.

Il écarquilla les yeux. Un spasme contracta sa paupière.

— Je vous offre trois vœux.

— Rends-moi mon Cirrus ! cria la vieille.

— Je ne peux pas.

— Saligaud ! Magicien de pacotille !

— Vous n’aviez qu’à lui donner un vrai talisman, vieille bique.

Le génie disparut dans sa lampe. Il ne voulait pas que cette vieille folle le voie pleurer.

 

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19.   Citrouille

— Quoi ?

La voisine était encore revenue.

— Tu as une sale mine, le djinn. Il parait que tu ne travailles plus. Il y a une file de gens devant qui râlent avec des vœux en attente.

Cette mégère semblait ravie, elle tenait sa vengeance.

— Regarde, dit-elle en sortant de son sac la plus énorme citrouille jamais vue.

— Je n’ai pas besoin de carrosse, merci.

— Je l’ai récupérée au Cercle des Djinns. J’ai dû verser un bakchich, mais ils ont cédé.

— Si vous les avez tannés comme moi, je comprends. Mais attendez…

— Maintenant que j’ai retrouvé mon petit Cirrus, je vais te laisser tranquille.

— Cirrus ? Vous voulez dire que c’est lui ?

Le djinn approcha, caressa la citrouille et fondit en larmes.

— Cirrus ? Ça ne va pas, non ? C’est une citrouille de voyage.

 

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20.   Banquise

— Tu y es presque, brailla la vieille.

Il descendit en sueur. Depuis une semaine, la voisine lui apprenait à conduire et ce n’était pas de la tarte. Elle était pliée en deux de rire.

— Un génie dans une citrouille de voyage, c’est comme un troll dans un magasin de porcelaine.

— Un éléphant.

— Quoi ? Tu as fini de te la péter, prétentieux ? Je te rappelle que tu n’as pas exaucé le vœu du gamin.

— Le Cercle m’en a délié. Je ne savais pas qu’ils allaient lui faire ça.

— Cirrus voulait juste que vous soyez amis. Tu estimes avoir été son ami en allant pleurnicher au Cercle ? Tu as un cœur de bois.

— De pierre.

— Connard. Remonte à bord et va donc rejoindre les pingouins puisque c’est ce que tu veux.

Le génie obéit et partit tout oublier sur la banquise.

 

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21.   Éperdu

Le génie, hirsute, sortit de son igloo avec un air ahuri. Il avait l’air d’un fou, les cheveux en bataille, les yeux rougis, grognant comme un ours mal léché.

— Qu’est-ce que c’est ? beugla-t-il, fâché.

— C’est Baba Yaga ! cria la voisine. Je suis venue voir comment tu allais. Ça fait bien un mois que tu es là.

— Baba Yaga. C’était toi, vieille carne !

— Qu’est-ce que tu croyais ? Que j’étais Cendrillon avec sa citrouille ?

— Mais alors, murmura le génie en bégayant, le talisman… Il a fonctionné ?

— Évidemment. Pour qui me prends-tu, mariole ?

Cirrus sortit du mortier de Baba Yaga comme si de rien n’était.

— Tu n’es pas revenu à la taverne, dit-il. Pourquoi ?

— Arrête de toujours dire « pourquoi ? » ronchonna le génie, éperdu de joie.

— Pourquoi ?