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MaryTy

Il y a 1 an | 345 vues

MADAME GRENOUILLE ET SA BANDE DE TETARDS FETARDS

Madame Grenouille en avait marre. Elle n’a plus son mari, Monsieur Grenouille est partit un jour de pluie. Depuis, Madame Grenouille n’aime plus la pluie et ne sors plus par temps de pluie. D’ailleurs, elle a, depuis, plus jamais utilisé son parapluie.

Monsieur et Madame Grenouille ont fait beaucoup de bébés têtards. Pas un n’écoute, ne pensant qu’à s’amuser. Jamais, elle ne peut se reposer. Eux, par contre, aiment l’eau, encore plus l’eau de pluie. Alors un soir où Madame Grenouille en a vraiment marre, les mets dans une bassine puis dehors un soir d’orage.

Excités, ils frétillent, tous collés les uns aux autres. Que de vacarme. Madame Grenouille essaie tant bien que mal de dormir. Le lendemain matin, au lever du jour, après un sommeil de courte durée, elle ouvre la porte de la petite maison et récupère la bassine remplie de ses têtards, ils sont tous là, ils frétillent encore et toujours, jamais ils se reposent. Ils se poussent et se bousculent. Quatre mois à attendre avant qu’ils ne deviennent à leur tour, grenouilles. La maman fatiguée en a plus que marre, pas une fois, ils restent immobiles. Alors, elle décide de les emporter dans la forêt, il y a là bas un étang, elle prend un sachet plastique, le remplit d’eau et les mets dedans, puis les transporte dans son panier. Elle ouvre la porte, la ferme et saute d’herbe en herbe direction la forêt en coassant. Sort de sa gorge un son précédé de joues gonflées, un « coac croa ». Il fait soleil aujourd’hui et Madame Grenouille a la peau sèche d’un seul coup. Vite, elle va attraper un coup de soleil. Elle arrive enfin dans la forêt, à l’entrée de la clairière et là, à ses pieds, une mare, ce sera bien suffisant, il y aura plus de place que dans une bassine. Elle sort de son panier le sachet plastique rempli d’eau et « couic » ouvre le sac et libère son armée de têtards. Tous se marrent dans la mare. Heureux, ils frétillent davantage dans l’eau, certains plongent, d’autres, font du sous l’eau et d’autres font la planche.

Enfin, tranquille, Madame Grenouille les laissent et se dirige vers son plumard pour dormir quelque peu mais ce qu’elle ne sait pas, ce qu’elle n’a pas vu, pensant que ses têtards sont à l’abri, se cache derrière les branches, un triton, cousin de la salamandre, qui a grand faim.

Dès que Madame Grenouille fut partie, il sort de sa cachette et se jette sur les têtards, pas un seul il ne reste les dégustant comme du caviar.

Madame Grenouille prise de remord et sentant qu’il se passe quelque chose, fait demi tour à grand saut en coassant, appelant ses têtards, personne ne répond.

Quand soudain, arrivant près de la mare, elle croise le triton jaune et noir, au gros bidon, qui hoquète suite à ce délicieux repas. Il lui sourit et lui dit, merci pour ce festin.

Ni une ni deux, voyant la mare vide de ses têtards et prise de panique, elle dit au triton : « mes têtards sont des fêtards et si tu ne les recraches pas de suite, plus jamais tu ne dormiras, ils danseront nuit et jour dans ton ventre »,

Le triton qui apprécie le silence et le calme recrache aussitôt, un à un, tous les têtards dans la mare. Tous sont là, ils frétillent de bonheur de ne plus être dans le noir et de voir leur maman. Contente de les retrouver,    Madame Grenouille les remet dans le sac plastique, le remplit d’eau puis le dépose dans son panier. Elle quitte la forêt, laisse le triton et se dépêche de rentrer à la maison. Une fois arrivée, elle sort ses bébés du sac, les met dans la bassine et sans le moindre cafard admire son armée de têtards s’amuser comme des fêtards et s’endort dare-dare.