Il y a 1 an | 252 vues
Chien 51, une enquête du futur
Immersion dans un monde dystopique
Avec cette histoire dans le futur imaginaire de la Grèce, Laurent Gaudé nous emmène dans une ville futuriste pas forcément attrayante. Les pays n’ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins et sont rachetés par des grands groupes comme GoldTex.
Tout est assujetti aux besoins de ces groupe et la vie des « cilariés » (citoyens-salariés) décidée d’avance. Un environnement qui accroit encore plus les inégalités. Les dirigeants de la Zone 1 sont au calme, protégés et ont accès à tout le luxe et les soins. La zone 3, elle, est laissée pour compte, sujette à la misère, la violence et aux épisodes météorologiques violents.
Cette ville futuriste est loin de faire rêver. Il n’y a plus de traditions, plus d’espoir, plus d’émotions, juste le quotidien pour ces cilariés. Pourtant ce futur paraît bel et bien crédible et réel tant il est proche des évolutions de notre monde.
Une enquête au cœur d’un futur jamais parfait
C’est dans ce monde plein d’inégalité et de violence que Zem et Salia, deux policiers opposés par leur âge et leur Zone, vont devoir enquêter sur des meurtres violents. La violence, Zem en a l’habitude en Zone 3. Mais ce qui rend le crime si curieux, c’est que la victime vient de la Zone 2, et a eu accès à des soins normalement réservés aux plus fortunés (ou chanceux). Commence alors une enquête qui va bien plus loin que la violence habituelle de la zone 3, s’approchant dangereusement des principaux candidats aux prochaines élections.
En résumé
Chien 51 est un polar vraiment bien écrit. Le roman nous plonge au coeur d’un futur ultracapitaliste, que, comme le héros, on aimerait abolir. L’enquête racontée par Laurent Gaudé est palpitante et surprenante, et amène avec elle beaucoup de réflexion sur le monde et sur les valeurs des peuples et de l’humanité.
Je vous le recommande vivement !
Retrouvez tous mes avis lecture, et plus, sur mon blog Binge Tricot 😊
12/04/2024 18:49
J'ai adoré cette ambiance mi-polar, mi-science-fiction, où sous prétexte de sauver des pays, une entreprise privée les rachète et divise la population en zones. On passe du glauque à l'aseptisé, des bas-fond aux pelouses bien tondues. Et on comprend vite que la non-communication entre les zones fait les affaires des haut dirigeants qui gardent une main bien ferme sur ce petit monde.
Mais quand certains réformateurs veulent que l'enquête sur la mort de Pamouk soit menée par les zones 2 et 3 conjointement, on prévoit déjà les secousses : tous ces milieux sont en fait intimement liés, bien souvent par leur côté sombre. C'est assez jubilatoire à lire, et Zem Sparak, flic désabusé et mélancolique va se retrouver empêtré dans une affaire de greffe qui le fera remonter jusque dans son passé douloureux en Grèce.
L'écriture est agréable, fluide et travaillée. On ne s'ennuie pas un seul instant, les rebondissements s’enchaînent jusqu'au dénouement final qui m'a soulagée mais aussi attristée.