Le Goût de la Terre… Et le goût du challenge  des mots dessinés.

Le goût du chocolat aurait pu remplacer celui de la terre mais Mina FADLI en a décidé autrement pour ce récit de vie qui nous emmène au Maroc avec une année noire : 1947, une grande famine. Ici le goût de la terre est à prendre au pied de la lettre. On l’ingère avec désespoir pour ne pas mourir. C’est un souvenir qui lie à vie deux petits garçons, deux frères que leur mère cherchera -comme elle pourra- à sauver du dépérissement et de la misère sociale. On découvre les codes d’une société où la famille, la cohésion des  Berbères dans les douars (villages) tentent de secourir Mohamed et M’Bark. Chacun de leur côté, les deux enfants séparés vont construire leur vie et Mohamed sera toujours en quête de son petit frère qu’il protégeait. L’autrice honore la promesse faite à son père (Mohamed), elle nous raconte donc l’histoire de sa famille, remonte dans sa généalogie, les traditions, l’Histoire. Elle nous communique dans un style simple et touchant, l’authenticité parfois douloureuse de ces deux destins, celui de son père et de son oncle. Vous dire s’ils se sont retrouvés serait sacrilège : Mina FLADI mérite votre lecture…