"Carnet d'un jardinier amoureux du vivant" de Fred Bernard

Les fenêtres ouvertes, il suffit de tendre l'oreille. Là ou commence le ciel, ce royaume merveilleux ou l'oiseau peut voyager entre les mondes, écouter les pies qui jacassent, de l'alouette silencieuse au loriot qui à réponse à tout. Cette symphonie printanière et matinale, quand les roses se dévoilent et s'ouvrent en ballet, que les concertistes ailés susurrent, chantusent dans le vert d'une glycine qui attend le bon moment pour fleurir.

Une musique intime et bucolique étrangère aux oreilles de l'homme pressé. Seul le poète connait le langage des fleurs, ce contact accru avec le vivant. Seul l'artiste en quête de l'oiseau de passage posant un instant, repoussant les bordures de sa palette pour que l'aquarelle s'envole  telle des papillons de nuances et de couleurs. Ou peut-être le jardinier qui connait la patience et les saisons, l'éloge de l'attente, l'élégance et la pureté d'un paysage fauve et parfumé. Peut-être Fred Bernard, un jardinier amoureux des mots et de la nature. 

"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut." disait Cicéron. Ou alors se perdre un instant pour accueillir la beauté des choses. Une ode au jardin. Une certaine idée du bonheur...