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Il y a 1 an | 184 vues

The good Girls (Sonia Faleiro) publié en 2021.

Les faits divers dramatiques touchent toujours tout un chacun. Quand il s’agit d’enfants, l’impact suscite une charge émotionnelle populaire dont les médias s’emparent, Sonia Faleiro, elle, va en faire un livre sans concessions : The good Girls dont je retiens surtout le sous-titre : Un meurtre ordinaire. Il fait frémir !

Deux jeunes adolescentes , Padma14 ans et Lalli 12 ans sont retrouvées pendues aux branches d’un manguier dans un verger. On est en 2014, elles ne reviendront pas des champs où elles étaient toutes les deux parties se soulager (pas de toilettes). Et dans l’Uttar Pradesh, 5ème état du nord de la République Indienne pour sa superficie, en première place pour ses 200 millions d’habitants, ne pas avoir de toilettes est chose courante. Dans cette terrible affaire, l’auteur/journaliste n’a de cesse de démêler le vrai du faux au sein des rivalités de castes, des enquêtes bâclées et/ou à charge, des policiers corrompus, des complexités familiales. Sa démarche est rigoureusement étayée par des articles cités en références pour chaque chapitre en fin du roman.

L’année de la mort de Padma et Lalli , 12361 personnes furent kidnappées en Uttar Prasesh soit 16% des cas d’enlèvements de tout le pays. Sonia Faleiro pointe du doigt la faillite sociale systémique de son pays où , pour les femmes, " le premier des défis est de survivre à son propre foyer", elles y incarnent l’honneur. Le spectre du viol , un concept que mon point de vue d’Occidentale peine à comprendre .

Ce récit s’inscrit dans une réalité culturelle qui nous projette bien loin des fastes des palais des maharadjas, des éléphants poudrés de couleurs  et des saris chatoyants. Dans ces 415 pages, on partage le travail des champs avec les buffles, les récoltes de menthe, de tabac, la traite des chèvres, la préparation des repas, les nuits à veiller sur son bien par crainte des voleurs et SURTOUT l’enfermement , le travail pénible des femmes, leur soumission . C’est une immersion grandeur nature, une lecture dont on ne sort pas indemne. Un livre phare que je vais conserver. 

Merci plouf! Plouf!

 


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