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Kaem
Légende

Il y a 12 jours | 45 vues

Aux marges du palais de Marcus Malte

Il était une fois un pays imaginaire connu sous le nom de Frzangzwe. Tout comme ailleurs dans le monde, sa population était variée : il y avait des riches et des pauvres, des bons et des méchants, des intellectuels et des moins doués. Le pays était célèbre pour sa tour emblématique, appelée la Tour F. Un jour, un groupe de citoyens provenant des milieux défavorisés décide de se réunir et de la kidnapper. Non seulement pour vendre la ferraille et ainsi gagner sa vie, mais aussi pour se faire entendre par son président. Comment l'Archimarchéal Herbert Robert, dont la principale préoccupation est la chasse aux extraterrestres, s'en sortira-t-il?

Dès le début de ce conte moderne, l'écrivain a su captiver mon attention avec un style original, comportant de nombreuses apostrophes littéraires. Ces digressions amusantes et/ou explicatives étaient une réponse idéale aux questions que je me posais en tant que lectrice. En plus, selon moi, l'utilisation de multiples expressions synonymiques, d'énumérations, de jeux de mots recherchés, de ripostes impitoyables et bien sûr des portraits-charge a accéléré le rythme et ainsi contribué au succès de cette histoire à l'humour décalé.

La sélection des personnages mérite aussi une attention particulière. J'ai rapidement éprouvé de l'attachement envers Mo, Zap, Chantal, Aneth, ainsi qu'envers la Baronne débrouillarde et l'Archimaréal déconnecté de la réalité. Les situations absurdes dans lesquelles ils se trouvaient m'ont fait rire à maintes reprises.

Mais avant tout, cette fable contemporaine est une parodie parfaite du monde qui nous entoure. Les difficultés actuelles du pays sont exposées de façon drôle et exagérée, dans le but de divertir les lecteurs et de ne pas leur imposer des réflexions pesantes. Le romancier manipule les mots presque comme un politicien talentueux: la réforme des retraites devient ainsi un sujet écologique (on procède au recyclage des personnes âgées), la famine n’est rien d’autre qu’un no vaste de la nourriture (on pêche les poissons dans le parc public), et le népotisme présent sur la scène politique est un jeu de cartes (joué avec les yeux fermés). Tout cela pour juxtaposer les deux mondes des nantis et des fauchés qui se heurtent lors de la prise de la Tour F.

Je suis une grande fan d'histoires à l'humour ravageur alors cette lecture m'a apporté beaucoup d'émotions et de joie. C'est une satire sociale extrêmement intéressante, où des phénomènes graves sont traités avec légèreté.

« C’est le principe du masque, qui cache et dévoile en même temps. Qui fausse et qui révèle. Je est un autre, ok, mais qui est cet autre ? »

Ce roman unique offre à la fois un divertissement garanti et une vision critique de l'actualité. À lire sans hésitation!

 


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