Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa
« Tout le bleu du ciel » a une particularité extraordinaire : celle de nous donner le sentiment d’avoir lu plusieurs livres en un seul. Chaque étape de ce périple a ses propres codes : le caractère des personnages qui va petit à petit apparaître, se modeler, se dévoiler ; les paysages et les décors vont correspondre à des rencontres et à des petits bonheurs quotidiens. Impossible de ne pas penser aux romans d’Anna Gavalda.
Ce récit a cependant un petit plus non négligeable : l’omniprésence de la nature et de sa poésie. Le paysage et les éléments ont une place permanente et essentielle dans cette aventure. Ce roman semble vouloir nous recentrer sur ce qui est primordial dans l’existence, ce que nous oublions trop souvent dans nos routines urbaines et aveuglantes.
Et cela fonctionne car nous nous apercevons qu’en fin de compte, la magie du quotidien tient à la sagesse de savoir apprécier les petits bonheurs de la vie et accueillir ses obstacles et ses chagrins. Ce qui, dans le contexte actuel, ne fait pas de mal, avouons-le !
Ainsi, nous redécouvrons qu’une larme peut être de joie ou de tristesse, un goût sucré ou amer, une étreinte puissante ou une caresse légère. La chaleur et le froid nous guident continuellement tout comme les couleurs qui nous envahissent et nous submergent, parfois.
L’auteure a réussi à donner de la beauté aux pires moments de l’existence et à montrer la faculté qu’a l’être humain de puiser en lui-même la force de poursuivre, même en titubant, même en régressant, aussi. A travers Emile et Joanne, nous avons envie de croire que la bienveillance, l’honnêteté, la simplicité et l’authenticité existent toujours. Ce sont comme des pépites que nous devons trouver sur notre route : un goût, une senteur, un livre, une musique, la fraîcheur du vent, le bruit de la pluie qui tombe, les odeurs de la mer, la saveur d’un plat. Toute la poésie de ces petits riens décrits comme des grands tous nous alerte sur leur importance. Apprendre à les coucher sur le papier leur donne une consistance qui est la leur et qu’ils méritent. Ils sont les fils qui nous lient aux autres et à nous-mêmes. Là où la mémoire et les souvenirs sont des thèmes centraux, l’importance de la tenue d’un journal, quel qu’il soit, apparaît comme un témoignage que nous devons nous offrir.
Il est difficile de quitter cette « vie parallèle » et ces personnages attachants qui viennent rejoindre mes autres amis littéraires.
Ce livre est une bouffée d’air frais qui se lit avec soif d’optimiste malgré un fil conducteur un peu sombre.
Il réconcilie avec le désir de profiter des bons moments et de rendre les autres heureux tout simplement. Alors si en plus on a la chance de pouvoir le lire sur un transat au soleil face à la mer ou à l’ombre d’un grand arbre dans un jardin, bercé par le chant des oiseaux ou des cigales, la parenthèse enchantée que nous recherchons tous n’est pas loin….
Un dernier petit conseil : avant de commencer « Tout le bleu du ciel », pensez à vous munir également de « l’Alchimiste » d’Umberto Eco. Vous comprendrez vite pourquoi !
09/02/2022 16:29
Un vrai page turner ! Merci pour ce partage !
10/01/2022 17:42
oui un pur bonheur ! se laisser guider et vivre leurs passions et leurs rencontres comme si on y était 😊 et surtout ne pas oublier de pleurer à la fin de cette belle histoire...
03/01/2022 14:39
C'est juste ce qu'il nous faut pour démarrer l'année en beauté et en douceur ! Merci ! ;)