Le Doorman de Madeleine Assas
C’est une rencontre… Une rencontre entre une grande dame, New York, et Ray, un jeune homme venu d’ailleurs. Leur histoire d’amour va durer toute une vie.
Elle, est tout en contradiction, fascinante, envoutante, perturbante. Elle personnifie le rendez-vous des voyageurs, des esseulés, des exilés, qui y trouvent un havre d’accueil et de rencontres où les tempéraments, les personnalités et les cultures convergent.
Elle représente un carrefour humain, où toutes ces destinées se rejoignent pour cohabiter, elle est un lieu de neutralité, de renouveau, la promesse d’une suite.
Lui, a tout quitté pour vivre sa vie, débuter une nouvelle existence. Il est respectueux, bienveillant, d’une distance polie sans froideur, d’une tolérance et d’une honnêteté emplies d’humilité. Il aime les gens, il aime l’urbanité, marcher pour s’y fondre.
Ils étaient faits pour se croiser et mêler leurs paradoxes.
Après quelques tâtonnements, Ray va devenir « doorman » d’un immeuble sur Park Avenue.
Grâce à sa fonction, qui va peu à peu devenir une seconde peau, anecdotes du quotidien et fragments de vies se succèdent dans un langage à la fois poétique et plein de réalisme.
Nous redécouvrons l’importance des liens qui se créent, qui s’effritent, sans réelle tristesse ou amertume, la plupart du temps, dans une acceptation des évènements.
Chaque individu a son propre fonctionnement, ses ressentis, ses propres capacités d’adaptation à la vie et ils sont nombreux, au 10 Park Avenue. Certains sont discrets, d’autres plus volubiles. Certains sont attachants, d’autres moins. Mais ils forment un
microcosme au sein du macrocosme qu’est la Grosse Pomme et évoluent sous l’oeil protecteur de Ray, ange gardien des temps modernes.
Mais surtout, nous savourons l’amour des petites choses, l’amour des gens, l’envie sincère d’adoucir leur quotidien, dans un respect immense de la nature humaine.
Les cinq sens enveloppent ce roman et lui donnent la consistance d’un met à savourer, à humer, à regarder, à toucher et, pourquoi pas, à écouter.
Un plat partagé dont les saveurs participent à l’expérience.
Les odeurs du port, du marché aux poissons, des pots d’échappement.
Une promenade new-yorkaise, la découverte d’une façade, d’un bâtiment, d’un pont…
Les tissus d’une vieille échoppe tenue par un ami, le toucher d’une main posée sur un bras, geste discret cachant une grande affection.
Les bruits de la circulation, des climatisations, des machines, des passants. Ronron perpétuel d’une ville qui ne dort jamais.
Tout dans ce roman inspire la retenue, la réserve, le souci de discrétion pour montrer le respect, la considération envers l’autre et incite à mesurer l’importance des petites joies du quotidien.
03/01/2022 14:33
On retient l'adresse ! Merci pour ce beau partage qui donne envie de (re)visiter la big apple le temps d'un livre !