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Regine
Expert

Il y a 2 ans | 241 vues

Nous nous aimions

Après la mer noire que j'ai adoré, je retrouve avec émotion l'écriture vibrante de Kéthévane Davrichewy et sa nostalgie profonde dans l'évocation des paysages du Caucase et son histoire.

Kessané et sa soeur Tina avaient pour habitude d'accompagner chaque été leur mère Daredajne dans les montagnes de l'Abkhazie en Géorgie voir leur grands-parents avant que tout s'arrête brutalement avec les guerres d'indépendance des années 90.

Elles n'iront plus jamais en Abkhazie.

Une coupure franche et irrémédiable avec les lieux mais aussi avec les émotions pour Kessané et sa mère au centre du roman.
Une déchirure qui cisaille les liens d'amour comme si la perte de l'Abkhazie les avait démembrées et désunies pour n'en faire que des personnes distantes et froides entre elles. Un rupture cruelle que seule l'imagination peut encore sauver « Je voudrais tisser avec les mots une couverture qui nous protègerait, à défaut de nous rapprocher ».

Nous nous aimions, c'est un très beau roman sur le chagrin et la perte quand il ne reste que la beauté rare des images sensorielles.

Viennent les souvenirs comme des vagues sous un vieux pont entre Kessané et Daredjane qui se rejoignent même si elles l'ignorent toutes les deux.

Seules l'imagination et l'écriture ont ce talent de rapprocher et de tout dire. En silence.

 


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