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EglantineLilas
Légende

Il y a 2 ans | 144 vues

≈ Sa préférée ≈ de Sarah JOLLIEN-FARDEL

J’ai été très heureuse de recevoir ce livre en cadeau, parce que j'adore les cadeaux et les livres 😉. 
D’autant plus, que ce livre est dédicacé par l’auteur : « Et si Jeanne trouvait le chemin de votre cœur ? »
 
≈ J’ai lu ce livre, pratiquement en continu. En me référant aux critiques des journalistes, je me suis posé la question de savoir, ce qu'avait ce livre – de plus - que d’autres, traitant le même thème ? Alors, je l’ai mis de côté, et j’ai décanté quelques jours. J’ai compris, finalement, que le « plus » c’était, Jeanne. Je peux répondre à l’auteur : oui, Jeanne a trouvé le chemin de mon cœur. ≈

Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, si je peux employer cette expression ! 
Voici mon cheminement de lecture :

« Le soir, quand le père rentre à la maison, empestant l’alcool, il suffit d’un rien, un clou de girofle de trop dans le ragoût, la pluie, les bavardages d’une de ses filles, pour qu’il s’énerve ».

Tout est dit, et on peut tout imaginer. En France,  (comme à l’étranger),  il ne se passe pas un jour, pour que les morts violentes au sein du couple, ne soient pas à pleurer. C’est toujours avec la même émotion, que je lis depuis 2010, sur un blog d'une amie, l’encart concernant la mort d’une de ses nièces, battue à mort par son compagnon. C’est un thème qui a été souvent traité, je me prépare dès lors, à lire une histoire qui a été déjà écrite, néanmoins avec un autre style et qui sait, une approche peut-être différente. 
Cependant, avant t’entamer la lecture de « Sa préférée », je me conditionne, pour faire face, à un récit sombre « et qui ne laissera personne indifférente » dixit nombreuses critiques. 

 Me suis-je trop blindée ?

Pendant le premier tiers du livre, un peu plus, un peu moins,  je ne sais pourquoi un mot résonne dans ma tête : « Métallique » tout au long de ma lecture ! Tac ! Tac ! Tac ! C’est le bruit de lettres qu’on tape sur une vieille machine à écrire, qui fait écho dans ma tête...Il me faut lire quelques pages, pour réaliser que ce qui me dérange probablement, c’est le style sec, saccadé, du moins je le perçois ainsi. À ce stade, malgré les horreurs décrites, vécues, Jeanne, ne touche pas mon cœur. Je devrais pleurer, crier contre ce père, ce monstre, contre l’indifférence de l’environnement de cette famille, contre ce médecin, qui détourne les yeux lâchement devant une fillette battue à mort.

Mais si Jeanne ne pleure pas, je ne peux pas non plus pleurer !  

 Les personnages ne prennent pas « vie » dans ma tête. Lorsque je lis, en général, je me coule dans l’histoire, des images se forment. À ce niveau de lecture, je suis simplement spectatrice. Je sais, je sais, tout cela va à l’encontre de presque toutes les critiques que j’ai lues ! Je ne – colle – pas à l’histoire, pourtant, j’enfile, page après page, à la recherche d’une émotion. Je devrais me réjouir de pouvoir aller au bout de ce livre sans blessure, mais je me sens frustrée, j’attends un déclic.

J’arrive approximativement, à un peu moins, de la seconde moitié du livre , je commence alors, à ressentir un léger frémissement, un souffle de vie. Jeanne qui a pu fuir son village pour un internat, y continuer ses études, va aborder un autre chemin, loin du Valais. Sa reconstruction (Qu’elle espère ? Je ne sais pas ) va être longue et peu certaine. C’est dans le lac Léman, que son corps commence à guérir en partie.

« Si, à vingt ans, j’étais si indifférente au sexe, c’est que j’étais imperméable à tous les plaisirs ».

Elle fuit les hommes. Elle a des amantes, avant d’avoir un amant. Charlotte, la grande bourgeoise, puis Marine qui lui offre l’amour bienveillant... C’est l’éveil de sa sexualité.

Elle s’autorise enfin Paul. « La tendresse est arrivée par Paul ».

Mais rien n’est simple, Paul est marié, et elle vit avec Marine,  qu’elle ne veut pas blesser...

Le passé, le Valais, la ramène immanquablement sur les terres de son enfance.

« Tout me ramène dans cet endroit que j’ai fui ». 

« Alors je sais . Je sais que je n’ai jamais trouvé de sens ».

Tous les ingrédients sont là, le monstre, les victimes, celles qui subissent, celles qui en meurent et les autres. Je crois que Jeanne fait partie des autres, celles qui espèrent une – mue - en quelque sorte, mais y arrivera-t-elle ?

C’est un dimanche de mai, qu’elle téléphone à Paul...

« Sa préférée » ou « Ma préférée » ?  … Une histoire que je vous laisse découvrir.

 


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