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Germania63

Il y a 2 ans | 165 vues

"Nos âmes au diable", voyage dans un paradis perdu ...

Le roman commence, se dit-on, bien classiquement : une petite fille, Sixtine, jolie comme un cœur, disparaît alors qu’elle est en vacances avec son père sur l’île d’Oléron. Dans un polar, quoi de plus banal qu’une disparition ?! On s’attend à une enquête, des recherches, des fausses pistes, des coups de théâtre … Et oui, le lecteur se trouve en terrain connu, on aura tout cela.. Mais ce serait oublier le savoir-faire des auteurs, qui, brusquement, vont plonger, et nous avec, la mère de la petite fille dans un inconnu terrifiant, dont elle sortira, certes, mais complètement anéantie. Et ce qu’elle aura vécu, et surtout découvert, nous oblige, tout un chacun, à revoir le monde de l’enfance d’un autre œil. Il serait dommage de dévoiler plus de détails, car ce récit est construit de manière à provoquer un choc en le lecteur. Choc d’autant plus violent que le récit touche à ce que l’on considère comme un acquis absolu : l’innocence, la candeur, la fraîcheur de l’enfance. 

J’avoue avoir été un peu secouée par ce récit, par les faits qu’il met en scène dans la dernière partie. La narration alternée (point de vue de Sixtine/point de vue de sa mère) dans la première partie brosse le portrait de ces deux personnages et de ceux qui les entourent, décrit leur mode de vie, les drames vécus … Puis l’on entend surtout la mère, qui passera par toutes les émotions, tous les états physiques et moraux, avant de se résoudre à un acte ultime, qui nous laisse avec une interrogation à laquelle on préfère ne pas avoir répondre : qu’aurais-je fait à sa place ?

C’est fort, glaçant et dérangeant. Les « Camhug » sont décidément d’excellents auteurs, qui, de leurs plumes entremêlées, nous emmènent loin des lectures confortables. 

 


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