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Yasei
Champion

Il y a 1 an | 272 vues

Compilation de la dernière semaine

Talisman

— ferme les yeux, ouvre ton esprit en faisant le vide. Oublie l’histoire que tu ne connais pas et celle que tu sais. Tu es juste là. Laisse glisser les pensées qui te submergent. Que ressens-tu ?

Ainsi commençait la séance avec Curael.

Les larmes coulaient le long de mes joues, mais je n’étais pas triste à ce moment-là. Je me sentais comprise.

L’entité plaça dans la paume de ma main gauche, un talisman. Il était étrangement chaud.


Pourpre

Le talisman pourpre m’accompagnait désormais, je ne savais pas si c’était lui, mais depuis, mes doutes semblaient prendre un sens différents. La peur se mutait en courage, la tristesse en résilience et la frustration en volonté.

Il suffit d’un rien, d’une écoute, d’un mot, pour reprendre son souffle et mieux distinguer le chemin devant soi. Curael et le talisman offert furent le premier pas vers la guérison de mon esprit.


Subrepticement

Trop tôt dans ma formation, Piro m’avait subrepticement appris, qu’en plus de nous et des animaux, apparaissaient également des objets. Cela permettrait de bâtir une vraie vie au Refuge, mais les biens étant rares, ils étaient donc convoités... Il fallait en faire bon usage et les protéger. Les maisons abandonnées, les éléments consommés avec abus puis oubliés, atterrissaient dans notre monde.

Les seules choses déjà présentes étaient les éléments naturels.

Ainsi nos vies antérieures - impliquant l’Être et le matériel - pouvaient être recyclées…


Soupirer

Kira m’avait tout expliqué de ce monde dans lequel j’allais désormais vivre, nous arrivions ici après avoir été définitivement oublié par les autres, dans l’autre monde. Nous ne nous rappelions rien, nous ne connaissions même pas notre nom, notre famille, ce que nous aimions ou détestions, nous avions tout oublié. Toute notre ancienne vie.

« Ici, tu ne seras plus oublié Yume, m’avait alors affirmé, dans un soupir, Kira »


Citrouille

C’est en aidant au jardin commun que je pris clairement conscience du sens de mon existence. Au milieu des citrouilles et des navets, les ongles incrustés de terre, je réalisai à quel point m’investir pour nos récoltes, partager ces moments avec les habitants, me rendaient vivante.

Comment avais-je pu m’enliser dans cette profonde brume tous ces jours durant ?

J’avais des objectifs, une nature à protéger et à nourrir, une parole libre et des cadres à respecter, des alliés tout autour et un horizon infini. Peu importe où la vie se trouve, elle prend le sens qu’on veut bien lui donner.

Et moi, j’avais envie d’être heureuse…


Banquise

La fin de quelque chose peut être le départ d’une autre. Tous ces jours, où j’avais manqué de force et de courage, ne furent pas vains, car j’avais compris que je pouvais sourire sincèrement malgré la tristesse.

Je n’avais pas appris quoi que ce soit de ma vie d’avant, je n’avais rien appris d’autre que l’usure et le désespoir de courir après moi-même.

Je ne m’isolerai plus sur la banquise, mais rejoindrai l’âtre réconfortant de mon monde, le Refuge.


Éperdu

Je n’aurai plus de page à écrire demain, mais l’absence de papier ou d’encre n’indiquera pas la fin.

Désormais, j’userai de cette flamme en moi pour finir de bâtir celle que je suis, celle que j’avais décidé d’être lors de mon arrivée ici. Avec l’aide de Kira et des entités, avec l’aide des amis sincères, si présents et solides.

Le passé que j’avais laissé me hanter avait failli m’anéantir en me laissant éperdue, or, le passé construit ici m’appartient. Il m’est précieux. Ici et maintenant.

Demain, un autre hiver. Un nouvel espoir.