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chabada

Il y a 1 an | 177 vues

En guise de voeux

Je suis le jour de l’An.

C’est-à-dire « le premier jour de l’an nouveau »

Comme c’est trop long, on dit « jour de l’An »

  

On me fête le 1er janvier.

C’est l’hiver.
Il fait froid, il fait sombre, il fait gris

 

Le 1er mai a plus de chance

Soleil, défilés, muguet

Chacun fait ce qu'il lui plaît
Et le printemps rend les femmes encore plus jolies

 

Le 1er avril est un farceur

Il raconte des histoires qui finissent en queue de poisson

 

J’évite le 1er septembre

Il me traite d’usurpateur

Prétend que le vrai jour de la rentrée, c’est lui

Et chaque année, fait circuler une pétition réclamant ma destitution

 

Je n’aimerais pas être le 1er novembre

Jadis il ne gérait que les saints (un pour chaque jour de l’année, c’était jouable)

Depuis qu’on lui a collé les âmes de tous ceux qui doivent la rendre bon gré mal gré

Il peine

Guerres, attentats, inondations, incendies, famine, sans-abris

Chaque jour la liste s’allonge

Sans compter les migrants qui s'obstinent à marcher sur l'eau

Et les concours de génocide entre dictateurs soucieux de laisser leur nom dans l’histoire

 

Alors malgré l’hiver, le froid, la grisaille

Je me console d’être le 1er janvier

Les rues sont illuminées, les magasins clignotent

Les yeux brillent, les marchands sont contents

Chacun embrasse n’importe qui

Et j’ai des guirlandes autour du cou

 

Il est prévu que je revienne l’année prochaine

Enfin, si mon contrat est reconduit

Le temps est à la prudence

 

Le réchauffement climatique s’accélère

Les glaces fondent

Les forêts disparaissent

Les mers s’asphyxient

Les terres se dégradent

L’air s’encrasse à la vitesse d’une formule 1

 

J’évite de faire des projets à long terme

C’est pourquoi je réponds poliment :

Bonne année à vous aussi

 

Chabada (Jacques Koskas)


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