Retour
visuel principal de la chronique
Regine
Expert

Il y a 1 an | 284 vues

La Furieuse : Rives et dérives


Le merveilleux récit de Michèle Lesbre est un livre ouvert en deux voyages, les voyages immobiles avant le départ et le séjour près de la Furieuse dans le Doubs, à écrire.

Dans la malle des souvenirs de l'écrivaine en partance, ce sont des émotions, des voyages, des lectures, des amitiés, des éternels vagabondages qui sont le terreau incandescent de sa belle écriture.

Dans ce texte sublime aux mille citations merveilleuses, dans le pays de sa mémoire et de son âme, Michèle Lesbre nous fait sentir de manière poignante la nostalgie d'une époque, le temps précieux, sa fuite, la vieillesse « Il faut du temps pour se bâtir un monde, même imaginaire ».

Le récit est très court mais d'une telle intensité marquante et une bibliographie immense que je peux dire moi aussi « Il y a dans les livres des pistes inattendues qui soudain nous racontent nos vies, du moins se raccrochent à elles. »

Sur place, près de la Furieuse, c'est un voyage vers l'eau comme un miroir aux souvenirs. Une onde éphémère, des traces, une émotion tenace. Et lui reviennent toujours des souvenirs d'un ailleurs. Des anecdotes, des lieux, des paysages qui n'existent plus, des états éphémères qui la replongent intensément dans le passé.

Ecrivaine et éternelle passagère, Michèle Lesbre affirme comme jamais sa liberté et ses désirs d'aller là où ses pensées l'amène. Aimer et ne pas aimer.

Un ciel bleu de sensations et d'images. Des émotions. Ecrire à l'endroit de soi. Un lieu transitoire. Un hôtel. Une péniche. Et d'autres voyages. Emotionnels, littéraires, géographiques.

La Furieuse, la rivière du Jura. Elle me manque déjà.

Immense coup de cœur !

 

Citations :

" J'aime les brumes et les gris du ciel, les plaintes des bateaux dans les ports et les petits cafés sombres d’où on peut les regarder en rêvant".

"J'ai souvent envie de courir vers une gare, de prendre un train au hasard, de me perdre dans une ville. Je l’ai fait quelque fois. Et aussi, j’aime que les nuits laissent rôder mes voyages. Je m’invente un paysage que je ne connais pas encore, je suis comme une vieille enfant tout entière portée par l’envie. Juste une rivière aujourd’hui. J’écris comme on s’échappe, pour un retour à un monde possible, un appel à l’enfance, ce qui reste en moi de sa lumière".

 


Alertes