Éteindre le soleil d’Ariane Bois

Ce récit personnel se dévore tant son style est fluide et agréable et les personnages attachants. Il met en scène un père fascinant, solaire, tel un héros de cinéma, tantôt Montand, tantôt Belmondo, à la vie extraordinaire. Veuf, il est fasciné à son tour par une nouvelle femme, Édith, qui se révélera toxique. Confrontée à la perte, la narratrice est habitée par des fantômes, après la mort d’une mère, d’un frère : « Le deuil connaît sa propre grammaire, étrangère à celle du monde réel. » La prose se déploie, tout en sensibilité et en émotion, sans tomber dans le pathos. C’est le récit d’une emprise. Le lecteur se demande jusqu’où ira la folie d’Edith, la belle-mère à l’attitude, de plus en plus agressive et irraisonnée. La fin ne déçoit pas.