Les amies - Nolwenn Le Blevennec

Les trois personnages principaux sont des femmes à l’approche de la quarantaine. Deux sont amies depuis l’enfance, la troisième s’est joint au groupe plus tard. Macroscopiquement, leur vie sont assez semblables mais elles en ont des interprétations et des attentes différentes. Le livre est le récit de l’une des trois. Jusque-là tout parait banal, mais il est construit avec des apartés, des retours en arrières, s’attarde plus sur les pensées que sur le visible et palpable ... De telle manière que l’on a l’impression d’être invité dans le salon de la narratrice, d’être sa confidente intime et de recevoir son histoire, un mug de thé à la main. On nous raconte une histoire, comme à un enfant le soir.

Le texte est riche, très imagé, agréable à lire, parfois truculent, un brin absurde. Tenez voilà un passage que j’ai trouvé délicieux :

« j’ai essayé de me souvenir d’un débat entre Flaubert et Nietzsche résumé quelque part par Houllebecq, sur la psychomotricité de l’écriture ; Flaubert affirme qu’on pense et n’écrit bien qu’assis, alors que Nietsche estime que tout ce qui n’a pas été conçu dans la marche est nul. Quand à Houellebecq, il pense que la marche sert à calmer les conflits intérieurs nés des idées qui se sont bousculées pendant la phase d’écriture – assise, elle. Et donc, Raphaël écrivait allongé et imbibé de fruits. »

Une histoire humaine, une vraie réflexion (avec humour et humilité) !