Fleur de roche

Juin 1915, le commandement de l’armée italienne sollicite les femmes de la vallée de la Carnie pour ravitailler le front en vivres et munitions, aucune voie carrossable ne permettant de le faire.

Elles décident de répondre à cet appel, car elles connaissent la montagne comme personne, car il n’y aura personne d’autre pour le faire.

Les Porteuses ravitailleront le front sans relâche. Elles le feront au prix d’une ascension de plusieurs heures, dans l’humidité, dans la peur des tireurs d’élite, des bombes et des avalanches, dans le froid, chaussées de souliers faits de couches de vieux torchons cousus ensemble avec de la ficelle, sous le poids exténuant de la hotte.

Elles s’appellent Agata, Lucia, Viola, Maria, Caterina, femmes simples, habituées depuis des siècles à soutenir leur famille dans les situations les plus défavorables, elles ont permis, par leur abnégation et leur courage, à cette partie du front Italien de ne rien céder face aux Autrichiens.

« Fleur de roche », c’est le nom donné dans cette région à l’edelweiss. Comme les edelweiss, les Porteuses se sont agrippées avec ténacité à cette montagne, agrippées au besoin de se maintenir en vie. Ce roman d’Ilaria Tuti leur rend hommage et les sort de l’oubli dans lequel l’Histoire plonge trop souvent les femmes.