TRENTE SIX VUES DU MONT FUJI Par Utagawa HIROSHIGE (1797 – 1858)

Au Japon du XIXe siècle, parmi les différents peintres d'estampes de cette époque, il s'est trouvé deux artistes qui ont participé au renouveau des thèmes traditionnels de l'estampe japonaise en créant le genre "Estampe de paysages" à partir de lieux naturels qu'ils traitent comme sujet principal de leurs créations.

C'est en 1830 que Katshushita HOKUSAÏ (1760 – 1849) publie, pour la première fois, une série luxueusement imprimée en largeur : TRENTE SIX VUES DU MONT FUJI, constituant un événement éditorial qui connut un succès éclatant.

C'est ainsi que Utagawa HIROSHIGE, motivé par cette publication, fait paraître en 1833-34, une série de CINQUANTE TROIS RELAIS DE TOKAÏDO, cette fameuse route entre KYOTO la capitale Impériale et EDO (Tokyo) la capitale Shogunale. Puis il réalisa de nombreuse suites sur des lieux célèbres des villes ou de la campagne.

C'est donc un double hommage à HOKUSAÏ et au Mont Fuji qu'HIROSHIGE publie, à son tour, en 1852, les TRENTE SIX VUES DU MONT FUJI, figurant le Mont Fuji en gros plan a contrario d'HOKUSAÏ qui le représentait à l'horizon.

Par la suite, ses éditions d'albums ont inspiré certains peintres impressionnistes Français dont Claude MONNET, grand amateur et collectionneur d'estampes, qui lui empruntèrent le procédé de la série autour d'un thème choisi, décliné et réinterprété sous des éclairages et angles variés. Lors d'une visite à Giverny, dans sa maison transformée en musée, on peut y voir une partie de sa collection d'estampes japonaises.

Le Mont Fuji est un site naturel considéré comme sacré au Japon. Ce volcan symbolise l'éternité et l'immuabilité se trouvant à la fois admiré et craint pour le danger qu'il représente. Sa dernière éruption de 1707 fut extrêmement meurtrière.

Poètes et peintres le célèbrent depuis fort longtemps. Sa contemplation s'apparente à une quête spirituelle. Sur ses pentes, quelques temples ont été érigés et son ascension, chaque été, est devenue un véritable rituel conseillé aux Japonais dans le but de l'effectuer au moins une fois au cours de sa vie.

Les pigments des couleurs utilisés ont un langage où s'associent les bleus intenses pour l'eau, les rouges pour les couchers de soleil, le rose pour les cerisiers en fleurs ou les verts tendres pour les rizières, comme un hommage à la nature.

Ces TRENTE SIX VUES DU MONT FUJI sont imprimées à l'horizontal dans un luxueux coffret au format 23X32 et représentent le fac-similé de la toute première édition.

La mise en page et la présentation sont de Jocelyn BOUQUILLARD.

Cette œuvre est à considérer comme une méditation poétique.