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EglantineLilas
Légende

Il y a 1 an | 141 vues

Ada et Graff de Dany Héricourt

Ada et Graff est le deuxième roman de Dany HÉRICOURT.  De mère britannique et de père français, elle a grandi notamment au Royaume-Uni, avant de s’installer en France. Elle travaille aujourd’hui dans l’univers du cinéma.

Ada, femme d’un âge certain, un brin excentrique, originale diront certains, veuve d’un médecin, vit dans un bourg du Massif Central, La Roque, bien malgré elle. Guy, son fiancé, souhaitait accomplir des missions à l’étranger. Ada, y avait souscrit : « Tant que l’océan n’est pas loin ! avait-elle ri ». La mort accidentelle des parents de Guy ne leur permettra pas de mener à terme leur projet.

À défaut d’océan, aujourd’hui comme hier et comme tous les jours, Ada fera une baignade dans la rivière, et attendra un signe de sa fille embarquée dans une secte, signe qui ne viendra pas.

« Le jour qui vient sera égal aux autres. Elle en est persuadée ».

« C'est, a posteriori, qu'elle pourra dire : ce fut en ce jour, le 19 août 2019, que d'autres mots germèrent sous mon crâne et que ma vie se remit en mouvement, soudain plus légère ».

Graff, lui, a dû quitter sa famille de cirque en pleine tournée, bras et jambe dans le plâtre.

« Si le gréeur avait fait son boulot au lieu de courir les minettes dans la nuit, Graff ne serait pas monté à l'échelle pour démonter le chapiteau et s'il n'était pas monté à l'échelle, il n'aurait pas chuté, sa caravane d'une beauté blanche et bleue datant des années quatre-vingt, huit mètres de long, bien équipée, serait en train de suivre la colonne des véhicules ».

 « Pour lui comme pour elle, l'avenir semble à l’arrêt, l'horizon tout à fait barré. La vieille dame anglaise et l'ancien funambule tsigane ignorent que la vie les précipite déjà l'un vers l'autre. Car l'âge n'entame ni l'imagination, ni le désir, ni l'audace. Au jeu des hasards et des retrouvailles, le chambardement approche. Leur aventure, que tous ne voient pas d'un bon œil, pourrait les emporter loin, bousculant au passage bien des existences ».

De Malerne, chez les Simples, (chez qui l’enfant rebelle qui voulait sauver la planète s’est réfugiée), Rebecca fera-t-elle un jour un signe à sa mère ? Sauvera-t-elle son âme et son corps, malgré le gourou Kaï ?

Quel sera le destin de son jeune enfant, Dominique, chargé de porter à sa grand-mère qu’il ne connait pas, malgré des rencontres fortuites sur le marché du bourg, un objet enveloppé dans du papier de soie ?

« - Tu te souviens de la femme que l'on a vue au marché ? Celle avec l’accent, elle t’a demandé comment tu t’appelais ?

Il se souvient. Non d’un accent, mais de ses yeux bleus et de sa voix claire.

- Tu lui donneras ce que j’ai caché dans ton armoire, sous ton pull ».

Ce livre, plein de poésie, de belles descriptions de lieux, reçu il y a maintenant quelques mois, s’était glissé discret au milieu d’autres, d’où mon retard à en faire une chronique.  Sous le charme de l’écriture, je l’ai dégusté comme une friandise.

 


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