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EglantineLilas
Légende

Il y a 1 an | 193 vues

« Les Hommes ont peur de la lumière », de Douglas KENNEDY.

Douglas Kennedy, écrivain américain, est né en 1955 à New York.  Dans ses livres, il décrit, avec mordant, certains côtés de la vie en Amérique. Son premier roman date de 1994, "Cul-de-sac". S'ensuivront "L'Homme qui voulait vivre sa vie, et "Les Désarrois de Ned Allen". Ces trois romans, qu’on peut classer, thrillers psychologiques, rencontreront un grand succès chacun. En 2001, avec « La Poursuite du bonheur" il opte pour une histoire d’amour tragique. D’autres romans suivront. « Les hommes ont peur de la lumière » paraît en 2022. 

 « Un après-midi calme et ensoleillé, un bâtiment en apparence anonyme et soudain, l'explosion d'une bombe. L'immeuble dévasté abritait l'une des rares cliniques pratiquant l'avortement. Une victime est à déplorer et parmi les témoins impuissants, Brendan, un chauffeur Uber d'une cinquantaine d'années, et sa cliente Elise, une ancienne professeure de fac qui aide des femmes en difficulté à se faire avorter ».

 Nous sommes à Los Angeles. Brendan, qui a dû se reconvertir comme chauffeur Uber, après un licenciement, ne souhaite qu’une chose, que les contacts avec les passagers se passent dans le meilleur des mondes. Il parle avec ceux qui le souhaitent, ou se tait avec les autres. Une voiture propre à l’intérieur, pas de rayure sur la carrosserie, l’important étant de ne pas avoir de mauvais commentaires le concernant. Les évènements disposent, au moment où l’on s’y attend le moins !

« On ne travaille pas chez Uber.

Personne ne travaille chez Uber.

On conduit pour Uber.

Alors, même si on n’est pas leur « employé » à proprement parler...

On est leur prisonnier.

Parce qu'ils ont toutes les cartes en main, et qu'on doit se plier à leurs règles ».

Au volant de sa voiture, il est contraint d’effectuer près de soixante-dix heures de boulot par semaine, pour arriver à un salaire modeste et boucler difficilement les fins de mois.  C’est un homme qui vit simplement, qui a baissé les bras face à sa femme déséquilibrée par la mort de leur premier enfant, et face à un prêtre, Todor, son ami d’enfance, arriviste et qui finira corrompu.

« Pile à l'heure, ai-je commenté.

- Je ne voulais pas te faire attendre.

- J'ai accepté de te voir pour une seule et unique raison ».

 Je me suis retourné pour attraper l'objet posé derrière moi : Le sac en toile de Ricky remplit d'argent. Je l’ai jeté au pied de Todor.

 -Tout y est.  Il ne manque pas un dollar.  Tu n’as qu'à le rendre à ton boss. avec mes compliments. Ça ne l’empêchera pas de m'abattre s'il en a envie, mais peu importe ».

 Brendan, songe souvent à sa vie, et aux choix qu’il n’a jamais réellement faits. À l’envers de son propre décor, il existe une certaine faune argentée, qui mène la danse. C’est en accompagnant une professeure à la retraite, Élise, qu’il sera témoin de l’attentat contre une clinique qui pratique, légalement, les avortements. Secoué par cette attaque qui a coûté la vie à un homme, Brendan va se retrouver impliqué, malgré lui, dans une lutte contre les agresseurs.
Avec ces deux personnages, on découvre aussi, Klara, la fille de Brendan, assistance sociale qui apporte son aide aux femmes battues. Face à la violence, des individus qui s’engagent pour sauver la vie de contemporains.

 Une chronique de l’Amérique en crise, par un auteur qui sait parler de ses maux. Cependant, aussi, un thriller agréable à lire. 

 


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