Il y a 1 an | 173 vues

Une ode à la nature, à l'amour et aux terres laissées derrière nous.

Hommage aux exilés du monde comme le dit si bien l’autrice Elif Shafak « Aux émigrants et aux exilés de tous les pays, Les déracinés, les ré-enracinés, les sans-racines. Et aux arbres que nous avons laissés derrière nous, enracinés dans nos mémoires...», une dédicace vibrante à la nature qui nous entoure.

L’île aux arbres disparus est le récit d’une histoire d’amour, par-delà les frontières et le temps, celle de Defne, turque et musulmane et de Kostas, grec et chrétien, sur l’île de Chypre.

Chypre, ile de soleil, bercée par la Méditerranée, Chypre aux mille et une facette où en 1974, les violences entre les communautés turques et grecs font rage et mettront à mal le futur du couple, qui se retrouve secrètement à la taverne « Le Figuier-Heureux ».

Poétique et parsemé de citations, le récit d'Elif Shafak oscille entre le Nicosie de 1974 et le Londres fin des années 2010, de l’union de Defne et de Kostas est née la petite Ada, qui en grandissant ressent le besoin de déterrer les secrets du passé.

La narration est confiée à un figuier, témoin vivant de l’amour intemporel entre Defne et Kostas, il nous raconte l’Histoire.

L’île aux arbres disparus est un roman d’amour incontestablement, mais aussi d’exil, il met en exergue la fracture entre Chypriotes turcs et grecs.

Elif Shafak met en avant la douleur des conflits armés, les séparations que connaissent les amis et les familles, la fuite de sa patrie bien-aimée au profit d'un lieu sûr et la recherche effrénée de ses racines.

En laissant une grande place à la nature environnante, l'autrice fait voyager le lecteur sur les plaines presque immaculées de l'île où nombre d'espèces végétales et animales vivent en parfaite symbiose. Une ode à la nature méditerranéenne presque sensorielle.

Avec Elif Shafak, il est aisé de sentir le soleil de Nicosie sur notre peau, de humer l'air marin de Paphos, accoudés à la taverne "Le Figuier Heureux" on sourit nous aussi aux blagues de Yiorgos et Yusuf et on pleure terriblement sur leur sort.

J’ai adoré ce roman de A à Z, malgré quelques passages concernant le personnage d’Ada, que j’ai trouvés quelque peu ennuyants.

Il y a des livres qui une fois terminés vous laissent un grand vide, à vos risques et périls d'en éprouver le même sentiment une fois celui-ci terminé.