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EglantineLilas
Légende

Il y a 1 an | 183 vues

Des excuses pour les chiens, de Marion Bello

J’ai trouvé peu d’informations sur l'auteur, Marion BELLO, auteur de ce premier roman, sauf, à savoir, qu’elle est née en 1978, et qu’elle est lectrice-correctrice, dans des maisons d’éditions.

 

Ce livre est composé de trois parties. C’est à la dernière, que le puzzle s’est mis en place pour moi, et in fine m’a fait apprécier cette lecture.

« Lors d’une fête d’école, un père agresse un enfant. Il se trompe de garçon : il cherchait Gaspard, il a trouvé Vassili. Lorraine, la mère de Gaspard, veut faire justice. Car l'incident réveille des douloureux fantômes, ceux d’un temps où déjà les grandes personnes ne protégeaient pas les enfants comme elles l'auraient dû. Quelle société laisse ses enfants se faire dévorer par l'ogre ? »

C’est ainsi que la quatrième de couverture met « en vitrine » ce livre.

 Lorraine, personnage principal, marié à Jérôme, va nous faire partager son combat pour faire jaillir la vérité, mais nous confier aussi les pensées qui l’agitent en permanence. On va vivre avec elle, et au travers de ses émotions, les actions qui la guident. Elle est maman de deux jeunes enfants, Achille, le plus jeune, et Gaspard, autiste-asperger, scolarisé dans cette école privée catholique.

« - Gaspard m’a traité de connard.

Shabila Lugli, est plantée devant moi, avec des cernes noirs autour des yeux. Elle a pleuré, le maquillage du spectacle a coulé ».

 « Soudain une ombre vient occulter le spot sur ma gauche. Elle se rapproche à me toucher, en surplomb de vingt bons centimètres au-dessus de ma tête. Je reconnais, Alex Lugli. Il hurle à mes oreilles pour se faire bien entendre.

- J'en peux plus de ton fils ! »

Alex Lugli, président de l’association de parents d’élèves, Apel, et père de Shabila, vient d’agresser Lorraine après s’en être pris à Vassili qu’il a confondu avec Gaspard.

Vassili ou Gaspard, qu’importe, Lorraine va partir en croisade pour qu’Alex s’excuse. De témoins de la scène, en l’immédiat, à ceux qui préfèrent perdre la mémoire au fil du temps, le voile se lève sur le courage ou la faiblesse de tout un chacun.

S’il est non seulement légitime, plus que naturel, viscéral même, de défendre son enfant, et les enfants en général, à la fin de cette première partie, j’avoue que le comportement obsessionnel, et l’acharnement de Lorraine, à vouloir faire justice à tout prix, m’agacent un peu !   

La deuxième partie nous emmène au sein de la région pouilleuse de l’est de la France, chez les parents de Lorraine.  Ce sont les retrouvailles de la famille, frère, belle-sœur, sœur, neveu, nièce, l’ombre diffuse de Christelle, la sœur qui a fui la maison, Dadou qui survit avec tout ce petit monde, Chicha, la mère,  qui n’aime guère Jérôme et le fait savoir. Une famille quoi, avec ses spécificités et ses conflits.

C’est à partir de  là  que l’on entend parler de Pierre. On  commence alors à imaginer une justification au besoin de Lorraine, d’entendre le mot de « pardon », prononcé par certaines personnes et surtout par Chicha.

« Crimes et châtiments » ! 
C’est  dans la troisième partie et la dernière de ce livre que les personnages prennent un peu plus de consistance. C’est  aussi la fin des maux non verbalisés, pour Lorraine, avec Chicha, sa mère.

« L’estomac me remonte dans la gorge. Je me vois sauter dans les pommes dauphines pour l'étrangler. Ne pas en arriver là. Je jette ma serviette sur la table et je traverse la salle à manger en direction des escaliers que je gravis quatre à quatre »

Lorraine craint de dire à sa mère des choses qui vont la faire souffrir.

" —Ta mère pleure.

- Bon, je vais lui parler ".

Chicha, n'a pas l'intention de reconnaitre une culpabilité quelconque, et Lorraine n’entendra jamais les mots qu’elle attend de sa mère, peu importe les explications qu’elle lui donne sur son mal-être.

« Qu’il a été long le chemin pour quitter cette maison. Mon mari et moi montons dans la voiture notre belle voiture que nous paierons sans eux — tant pis, nous mangerons des pâtes, Achille sera content. Jérôme, tourne la clef dans le contact, un signe à mon père par la vitre et la maison glisse vers la droite dans un autre secteur de l'espace-temps ».

 

Un livre que finalement  j’ai apprécié, où l’on parle de résilience, mais aussi où il est question de savoir si l’on protège ses enfants… Ou pas !

 


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