Le cercle des derniers libraires Sylvie Baron

Rien ne prédispose Adrien Darcy, journaliste sportif, à plonger dans le monde du « Cercle des derniers libraires » si ce n’est peut-être son nom , qui sous la plume de Jane Austen rappelle un personnage du roman « Orgueil et Préjugés ». Sans le vouloir, l’homme se remettant difficilement d’un accident  qui le handicape a déjà un pied dans la littérature qui soude le cercle fondé par Emma Pélissier. Ces ceux-là vont devoir s’apprivoiser pour élucider le meurtre de deux libraires, Christian Courtial à Chamalières, Bernadette Borne à Brioude . Pour Adrien, ce serait l’œuvre d’un sérial killer.

Aurillac, Saint Flour, Chamalières, on est dans la région du Cantal, le journal « La Montagne » attend un article circonstancié pour identifier le coupable. 

L’auteur Sylvie Baron sait faire partager l’amour de sa région, partie prenante de son récit , un tremplin attractif pour le lecteur comme elle l’évoque sur son site :« C'est ici que je plante tous mes décors pour jouer avec vous en vous donnant avec jubilation les pièces du puzzle qu'il vous faudra assembler. »

Pour qui est déjà venu dans les parages, c’est un contexte joliment décrit que j’ai revisité avec plaisir , pour le voyageur qui découvre, c’est une sympathique invitation. Les personnages qui sont du terroir baignent dans une intrigue policière tricotée à la manière d’Agatha Christie. On est tout de suite séduit par l’ambiance aussi intimiste que culturelle des librairies, la volonté de mettre en avant des petits auteurs tout en collant à l’actualité du moment dans un fragile équilibre qui est celui de la littérature et de la vente . On adhère tout de suite à ce métier vivant, mis en scène autour des mots, des idées, des auteurs, des autrices , incarné par Emma et tous les autres :  

« Pour attirer le chaland, il convenait d'avoir des repères rassurants et bien médiatisés comme ces guides à destination des touristes visitant la cathédrale et la vieille ville. »

Dans sa bulle sportive, Adrien le passionné de cyclisme découvre l’art de faire une vitrine, une pile sur la caisse, l’impulsion donnée à des titres de livres avec des fiches, des bandeaux, des coups de cœurs, une vraie dynamique autour de la promotion et du partage qui vaut bien la dépense d’énergie générée par tous les tours de pédales à l’assaut du Pas de Peyrol, le plus haut col routier du Cantal.

Les pages de ce roman nous offrent une vraie balade littéraire, un régal de titres évoqués en références- des petits clins d’œil que j’ai beaucoup appréciés- une immersion dans les problématiques de la résistance des librairies à Amazon et les chaînes de grande distribution. L’intrigue permet ici de faire passer des messages et la résolution des meurtres est d’autant plus surprenante quand un furet et son odeur participent à l’affaire. Mais chut ! Les dernières pages vous en diront beaucoup plus long …

Je laisse le dernier mot à Emma Pélissier dans sa librairie « Les Livres penseurs » à Saint Flour :« on gagnera ce combat, je le sais maintenant. Les lecteurs ne nous laisseront jamais tomber »

A en croire l’activité de ce forum, Emma peut compter sur nous ! Merci encore pour cet envoi, Nathalie, j’ai savouré le sujet de ce livre et son contexte, tout comme la rencontre étonnante des univers des deux protagonistes Adrien et Emma qui finissent par s’aimer . Un petit bonheur de lecture.

Je découvre l’autrice , Sylvie Baron, professeur d'économie-gestion, passionnée de littérature et amoureuse du Cantal. Son écriture dynamique et la richesse de ses personnages suscitent l’empathie . Je vais ajouter sur ma PAL :

Les justicières de Saint-Flour.

Le silence des Hautes Terres.

Impasse des Demoiselles.