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Yasei
Légende

Il y a 1 an | 113 vues

Un livre comme un exutoire

Le livre étant une sorte de continuité - plus sombre - du show, je me suis donc laissée tentée, sans compter certains thèmes qui faisaient écho en moi.

Dans La prochaine fois que tu mordras la poussière Panayotis vide son sac, sans ménagement, avec ses mots - crus et impudiques -, il parle du fossé entre son père mourant et lui, et aussi, d’une lutte interne épuisante incluant son homosexualité, sa dépression, son mode de fuite permanent et son incapacité à faire corps avec la vie ; il y a comme une urgence à tout mettre sur table, en nous balançant tout ce qui le ronge depuis trop longtemps.  

L’écriture est cash, un flux de pensées maîtrisées qu’il nous bombarde ; c’est éreintant à lire, mais justement on ne peut s’arrêter de tourner les pages. On a envie de l’écouter, même s’il est dur de reprendre notre respiration pour assimiler. C’est peut-être le point faible du livre.

Pour autant, il y a une authenticité indéniable, une proximité qui permet de nous mettre dans les baskets de Panayotis Pascot. Même si le style peut déplaire, ce qu’il nous confie est bouleversant, on décode aussi beaucoup, la brutalité des mots n’est pas juste un effet, elle est le miroir sarcastique de l’impact du père, une réponse à l’injonction à être viril.

« Baiser une bonne meuf », masculinité, pénétrer, gérer ses émotions, être encore un peu hétéro, être un « vrai » homme… c’est être celui qu’il suppose devoir être face au rude modèle masculin qui ne laisse pas place à l’expression des sentiments.

Je ne suis pas ressortie apaisée de cette lecture introspective, Panayotis n’est pas là pour nous divertir cette fois, mais pour courageusement sortir ce qui est resté trop longtemps enfoui en le dévoilant publiquement.

On comprend ce besoin ; même si le malaise est limite par moment, il est parfois nécessaire de dire vraiment les choses et de les lire.

Espérons que cela lui a fait du bien.

 


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