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Caroline7
Légende

Il y a 1 an | 100 vues

"Last call" de Elon green

Dans les années 80 et 90, un tueur en série, surnommé "The Last Call Killer", sévit dans les rues de New York. Ses victimes: des homosexuels, sans lien apparent entre eux, mis à part le fait qu'ils ont tous fréquenté le Townhouse, un piano-bar prisé par la communauté LGBT.

Malheureusement, en raison de la sexualité de ses victimes, des taux de meurtres élevés et de l'épidémie de sida, la police, qui est visiblement homophobe, semble peut encline à résoudre ces meurtres.

 

Ce récit captivant raconte avec minutie une série de crimes déroutants et brutaux et la traque qui a duré plusieurs décennies pour retrouver le tueur. 

Le genre du "true crime" nous a appris à croire que les tueurs en série sont des maîtres d'œuvre, des génies du mal, plutôt que des opportunistes qui ont de la chance - ou qu'ils considèrent le meurtre comme une sorte d'art (à la Hannibal). En d'autres termes, les tueurs deviennent souvent le centre d'intérêt, l'objet de fascination.

Ce n'est pas le cas dans Last Call, qui donne la priorité aux victimes et qui, lorsqu'il révèle la découverte du tueur, ne cherche pas à le faire passer pour un anti-héros. Mais ce sont les victimes qui ont intéressé Green lorsqu'il a découvert l'affaire par hasard. 

"Une fois passés les meurtres et enquêtes", écrit-il dans l'épilogue, "et ma propre incrédulité en constatant à quel point tout cela avait été oublié - une série de meurtres à New York ne méritait pas même une page Wikipédia, - la vie des victimes est devenue pour moi une obsession. La vie qu'ils voulaient mais ne pouvaient avoir. On avait là une génération d'hommes, plus ou moins, pour laquelle il était difficile d'être ouvertement gay. Difficile d'être ouvertement eux-mêmes".

Les victimes de celui que l'on surnommait le "Last Call Killer" étaient toutes des hommes homosexuels, et Green tente de mettre en lumière leurs vies compliquées, le désordre de ce qu'ils étaient, ainsi qu'une époque de la vie homosexuelle à New York. 

 

Je m'attendais à ce que Green participe davantage à la narration de "Last Call", mais la plupart du temps, elle est quelque peu détachée, laissant les victimes, leurs familles, les témoins et les activistes travaillant à la protection de la communauté queer raconter l'histoire de leur propre voix, à travers leurs propres yeux.

Le travail méticuleux et exhaustif de Green d'un sujet peu médiatisé fait de ce livre un ouvrage que les lecteurs de "true crimes" ne voudront pas manquer.

Merci à Nathalie et au Plouf-Plouf Day pour cette découverte!

Et pour ceux que ça intéresse, ce livre sera disponible en librairie à partir du 5 octobre.


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