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Valse russe de Nicolas Delesalle aux éditions Jean-Claude Lattès
Valse russe, le roman du reporter de guerre Nicolas Delesalle se place dans les premiers jours de l'invasion russe en Ukraine en décrivant la réalité de la violence des combats, les civils tués, les familles déchirées entre pro-ukrainiens et pro-russes.
Ce roman sonne comme un devoir de ne pas oublier cette guerre qui dure aux portes de l'Europe et raconte de manière plus intime les déchirements personnels de l'auteur d'origine russe par sa mère.
Nicolas Delesalle alterne récit de guerre et ses souvenirs d'un autrefois slave gravés par la musique d'une balalaïka, le nom de ses ancêtres, ses voyages de jeunesse en Russie dans le sillage de sa mère amoureuse de la culture russe.
Porté par une belle langue limpide et fluide, c'est un roman de brisure sur la désincarnation et la dépossession des hommes et des femmes de l'Ukraine et d'ailleurs qui ne savent plus qui ils sont, emportés et déchirés par la guerre qui les somme de choisir leur camp.
Vient se poser sur ces blessures comme une touche d'humanité salvatrice, la belle histoire d'amitié entre Sacha et Vania, un vieil ukrainien et un soldat russe, des noms en A qui portent en eux les mêmes paysages.
Fictive ou réelle, l'histoire se pose en touche de fond comme un vol d'oiseaux vers un autre monde possible.
Livre lu dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2023 que je remercie pour ma sélection en tant que jurée.
11/04/2024 10:17
Moi qui ne cours pas après les livres en lien avec l'actualité, j'ai mis tous mes principes de côté pour me plonger dans "Valse russe". Je ne le regrette pas du tout. Les scènes de reportage alternent avec la vie de la mère du narrateur, puis avec le duo Sasha / Vania. Pour un sujet de guerre, tout est très vivant. On rencontre tant de personnes, en exode ou résistantes, jeunes ou vieilles. Toutes les émotions y passent, de la lassitude à la révolte, du désespoir à la colère.
Et puis cette mère russe, pleine d'étourderie et de malice, nous fait (re)voir une Russie qui a tant souffert dans son Histoire. C'est parfois drôle, plein de sentiments. L'auteur est très reconnaissant à sa mère de lui avoir fait découvrir ce pays qu'il hésite à aimer.
Belle surprise donc, d'une écriture enlevée et très plaisante !