Western de Maria Pourchet

A 45 ans, Aurore est une écrivaine en totale rupture, elle craque : finies les réunions avec les collègues ; finis, les rendez-vous montre en main avec des amants rudimentaires. Elle quitte Paris, la ville, le bruit  et son emploi pour s'enfermer dans la maison maternelle du Quercy avec son jeune fils, Cosma. Retranchée du monde, elle ne s'attend pas à voir débarquer au beau milieu de la nuit Alexis Zagner, une star, une belle gueule d’acteur. Tête d'affiche d'une nouvelle adaptation très attendue d’une pièce de Molière. L'acteur a déserté les planches et la capitale, égaré dans des sentiments confus, se cachant d’une apocalypse intime. Un Dom Juan errant, beau, con et fissuré.Aurore va tenter de comprendre Alexis, un séducteur compulsif, porté par sa notoriété et son aura, sans s’inquiéter des conséquences de ses actes… 

 Pourchet étudie ici le phénomène de l’emprise, décortique les comportements d’Alexis, des gens qui l’entourent, son narcissisme, ses failles.

Loin de renoncer à l’amour, l’auteure dynamite le mythe de l'amour traditionnel et des rôles assignés à chacun. Elle appelle à célébrer « l’exceptionnelle rencontre ». Elle construit un dispositif romanesque efficace, parfois acerbe, une frontalité dans le langage extrêmement intéressante, pour décrire la faillite morale d’une idole.

Un roman au galop, un récit puissant, incisif, sous le signe du western dont elle nous livre les codes. En sociologue avertie, Maria Pourchet livre un récit au vitriol, crible les cœurs, flingue avec la rapidité d’une Winchester et livre une profonde réflexion sur la violence de notre époque, sa vulnérabilité, ses rapports difficiles à la liberté et la place qu’elle peut encore laisser au langage amoureux.Une écriture lumineuse, un sens de l’humour et du tragique remarquable. Une lecture puissante et intelligente.

Elle interroge le lecteur, comment aimer aujourd’hui… 

 « Si le western est un genre, c’est le féminin. Il articule en un seul trajet l’idée du destin, l’idée du tragique de la condition humaine à celle de la plus fascinante liberté. C’est quoi, tout ça en une seule forme, sinon une femme? »

                                                                                                                                                                  Maria Pourchet