Le Pèlerin de Compostelle par Paulo Coelho.

A cette époque les Chemins de Compostelle sont peu fréquentés, quelques milliers de pèlerins contre près de 300.000 personnes actuellement.

Paulo fait partie d'une confrérie qui dispose de contacts sur le parcours, à commencer par Petrus le personnage qui lui servira de guide et poursuivra sa formation selon les préceptes de cette communauté.

Ce récit initiatique peut être comparé à une trousse à outils pour le bien-être tant spirituel que physique selon la tradition adoptée par l'écrivain sur fond du Chemin de Compostelle.

A partir de saint Jean Pied de Port, le trajet est vécu par période 6/7 jours émaillé d'exercices simples à réaliser pendant les périodes définies et expliquées par son guide, à travers les Pyrénées et l'Espagne, en passant par un chemin oublié.

Il marche dans la nature, à travers la campagne jours après jours, semaines après semaines et dormant alternativement à la belle étoile , à l’hôtel ou chez l'habitant en suivant des marques identifiables.

Il décrit assez bien dans son livre, la surprise que représente la décision d'entreprendre ce pèlerinage à saint Jacques pour quelqu'un qui n'est pas habitué à marcher avec un sac à dos, et qui doit oublier toutes ses préoccupations professionnelles qu'il a laissées au Brésil

Pendant ces longues journées, il va avoir l'occasion de se rencontrer avec lui-même ; il va prendre le temps de se connaître, aidé par son guide qui, ayant déjà fait le pèlerinage, sait ce que Paulo traverse et voit clairement ses états d'âmes. Ainsi il peut mieux le guider dans ces étapes de l'initiation qu'est ce cheminement vers Compostelle.

Ce livre comporte aussi un mode d'emploi que le lecteur n'est pas obligé de suivre. Il s'agit d'une série d'exercices concrets, pragmatiques dont le but est de nous faire ressentir ce que le Chemin de Compostelle produit sur nous en le parcourant.

Il est aussi difficile de retourner à la vie de tous les jours que de faire l'expérience de ce grand voyage.

La dernière partie du livre est consacrée à de courtes chroniques rédigées à l'occasion de son retour sur la ville de Saint Jacques de Compostelle, vingt après , en 2006, où il donne des explications légendaires sur ce pèlerinage, à savoir :

Selon certaines légendes l'apôtre Jacques fut décapité à Jérusalem, en l'an 44. Deux de ses disciples emportèrent le corps sur un bateau sans gouvernail et naviguèrent au large par une mer déchaînée, guidés grâce aux courants marins, jusqu'aux côtes de Galice. Les disciples mirent son corps en terre.

Un peu plus loin dans le temps, une fois , un berger observe la nuit, une pluie d'étoiles le guide jusqu'à un champ pour y découvrir les ruines de trois sépultures qui étaient celles de Jacques et ses deux disciples.

Le lieu prit le nom de «Campus Stellae» ( Le champ de l’Étoile). Le roi de Galice et des Asturies, Alphonse II décida d'ériger une chapelle à cet endroit et c'est ainsi que Campus Stellae en latin c'est lentement transformé en Compostelle.

Le jour où le bateau qui transportait le corps de Jacques arriva en Galice, la tempête menaçait de le fracasser sur les rochers de la côte ; assistant à la scène, un homme qui passait par là, se met à l'eau avec son cheval pour essayer d'aider les navigateurs mais, victime à son tour de la furie des éléments, il prie le ciel de prendre pitié de son âme. A l'instant même tout se calme miraculeusement et bateau et cavalier sont conduits vers la plage.

C'est alors que les disciples constatent que le cheval est recouvert de coquillages aussi connus sous le nom de «Coquille saint Jacques». Depuis, cette coquille est devenue le symbole du pèlerinage en hommage à cette action héroïque et se retrouve sur des édifices le long de la route, sur les ponts, les monuments et, surtout, sur les sacs à dos des pèlerins.

S'en suivent d'autres courtes légendes.

D'autre part , il termine ses récits par des extraits du livre écrit par un maître bouddhiste vietnamien

«Le long chemin vers la Joie», qui correspondent parfaitement à son expérience de pèlerin sur le Chemin de Compostelle.

Quant à l’auteur Paulo Coelho, il est né le 27/8/1947 à Rio de Janeiro.

C'est un des écrivains les plus lus dans le monde. Ses livres ont été traduits dans 88 langues et vendus à plus de 320 millions d'exemplaires avec un best-seller mondial «L'Alchimiste» vendu à 80 millions d'exemplaires.

Élu Messager de la Paix à l'ONU, il est membre de l'Académie brésilienne des lettres et a reçu de nombreux prix et décorations.

Ce récit se lit très facilement et démontre que l'extraordinaire se vit avec des gens ordinaires et que la route de Compostelle est à la fois physique et intérieure, accessible à tout le monde.