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Il y a 11 mois | 163 vues

En bons pères de famille ROSE LAMY

Dès le titre de ce livre, on sait que sa lecture interrogera et ébranlera nos opinions. Depuis 2019 , le cpte Instagram de l’autrice Rose Lamy ( Préparez vous pour la bagarre) pointe du doigt les postures sexistes dans notre société. Dans cet essai, elle rebondit sur une expression présente dans le bail qu’elle signe en 2022 à Bruxelles stipulant que « le preneur de l’appartement s’engageait à l’occuper en bon père de famille ». En France, cette mention a fait l’objet d’une modification, en vertu de la LOI n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes . Le bonus pater familias devient « raisonnable » ou « raisonnablement ». En soi, c’est presque une provocation dans la perception de ce concept de droit civil qui, du coup, « fixe des normes à la mesure des hommes qui s’enorgueillissent d’être  les seuls à y correspondre ».

Pour l’autrice, la formule est dans un premier temps dévastatrice puisqu’elle va découvrir son histoire familiale sous le couvert des confidences de sa sœur : un père qu’elle a perdu très tôt à l’âge de 4 ans, très violent envers sa mère , un père très actif , apprécié et reconnu socialement. Et elle prend conscience que les violences conjugales et intrafamiliales ne sont pas le fait de monstres à l’image de ceux que l’on déploie dans les faits divers . Cet homme est son père, un homme comme les autres, c’était un bon père de famille.

Dans un deuxième temps, l’impact personnel fera tache d’huile , Rose Lamy saute du « Je » au « on » en  tricotant intime et politique : quid du patriarcat, de l’autorité, du traitement de la violence dans la famille, cellule initiale de notre société ?

C’est un livre qui prend parti. Il est bien construit , l’analyse est souvent très pertinente  . Elle dénonce sans ambiguïté un système patriarcal qui perdure . Le contenu est plein de pugnacité, bien documenté . J’ai apprécié son côté éclairant tout en restant parfois à la marge d’arguments  issus d’extrapolations exacerbées que je porte au crédit de l’histoire personnelle de l’autrice. Un choc douloureux qu’elle a le mérite d’universaliser , un vécu dans une réflexion élargie qui sort du politiquement correct. Et ça fait du bien !


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