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Nathavh
Expert

Il y a 11 mois | 88 vues

Fire rush - Jacqueline Crooks

Noorwood, banlieue industrielle de Londres, 1979. Trois filles, la narratrice - Yamaye - antillaise comme son amie Asase et une irlandaise - Rumer - oublient la cité-cimetière et ses tours lugubres, le travail à l'usine, le temps du week-end pour se rendre le samedi soir à "La Crypte", un club underground où la musique pulse à fond.

C'est là que la diaspora jamaicaine afflue, on danse, les corps se frôlent, on parle politique et des abus policiers.

Yamaye vit avec son père, Irving, un homme violent qui répare des voitures, sa mère MUMA serait rentrée au pays lorsqu'elle avait 4 ans, elle est présumée morte et Yamaye communique avec son esprit. Ce récit parle des croyances surnaturelles du peuple antillais, ce que l'on nomme l'"obeah".

Yamaye va rencontre l'amour avec Moose, un ébéniste jamaicain, un migrant qui a quitté sa région inhospitalière "Cockpit Country".  Tout se présente pour le mieux jusqu'à sa mort arbitraire par la police.

La violence fait rage, des flics en civil suivent Yamaye.

Elle va penser trouver refuge auprès de Monassa mais c'est en enfer qu'elle descend peu à peu.... Son protecteur se révèlera être son tortionnaire et abuseur.

On voyage de gang en rave, d'amours en débâcles, dans la cité cimetière à Bristol et en Jamaïque à la recherche des origines et de liberté.

J'ai dû m'accrocher au départ, sortir de ma zone de confort, un glossaire m'a aider à décrypter le vocabulaire particulier.  C'est une langue chamarrée, combative mais une fois bien ancrée dans le récit, j'ai fait un voyage coloré, édifiant, bouleversant à la découverte des traditions et croyances antillaises. Un récit intéressant, électrisant.

Ma note : 7/10

Lu dans le cadre de la présélection du Prix du roman Fnac
 

Les jolies phrases


 

Je me dirige vers ma tour, où les rideaux gris-blanc tourbillonnent comme des esprits contre des vitres obscures, où l'ascenseur métallique est un cercueil suspendu entre enfer et paradis.

Parce qu'aucun endroit n'est sûr - pas les rues, où les flics-veinens-barbelés font la loi ; pas chez soi, où les hommes règnent à la force de leurs poings, aussi déformés que leurs propres blessures.  Le seul endroit où vivre et se déchaîner, c'est dans nos coeurs.

Je comprends maintenant qu'Asase était mon amie parce que je ne voulais pas d'elle comme ennemie.  Je m'étais enfermée dans une prison que j'avais bâtie moi-même.

C'est les gens qui sont difficiles à comprendre. La musique, elle, ne ment pas


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