« Panorama » de Lilia Hassaine

Nous sommes en 2049, les maisons traditionnelles en pierre ont été substituées par des maisons -vivariums, où chaque mur et chaque cloison sont faits de verre. La majorité de habitants vit dans un gigantesque open space, seuls quelques courageux persistent dans les zones « non-droit », en marge de ville. La transparence est absolue. Chaque aspect de la vie est concerné par ses effets : l’intimité, le travail, l’école, l’administration et la Justice. Celle-ci est entre les mains des citoyens qui votent en ligne pour déterminer qui est le coupable et qui est la victime. Malgré cette vigilance totale un couple et leur enfant, qui résident dans un quartier de luxe, hypersécurisé, disparaissent sans laisser des traces. Hélène Dubern, une gardienne de protection (nouvelle appellation pour une policière) est chargée d’enquêter sur cette affaire. Que découvrira-t-elle dans un endroit où apparemment rien n’est caché ?

Classifier ce roman est un véritable défi. Le nouvel urbanisme, le motif des maisons en verre est déjà connu dans la littérature et ce n’est pas le centre de l’intérêt de l’auteure. On ne peut pas non plus affirmer que c’est un polar haletant car l’enquête ne sert qu’à mieux connaître les habitudes des personnages. Le point fort réside dans l’utopie présentée comme un désir des citoyens qui croient en la transparence pouvant mettre fin au mal du monde. Pourtant, en parallèle de leurs rêves se dresse une contre-utopie où « nos villes qui furent des jungles, sont devenues des zoos ».

J’ai pris du plaisir en lisant ce livre. L’écriture est fluide et élégante. Il n’y a pas de temps mort, au contraire, on nous incite à réfléchir sur diverses attitudes adoptées par les personnages. Ce roman court pourrait avoir quelques pages supplémentaires pour mieux développer les idées, leur donner plus de profondeur. Comme le titre l’indique c’est un panorama futuriste à découvrir !