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Légende

Il y a 10 mois | 126 vues

La lumière dans les combles (Sharon Cameron)

Dans ce roman, on fait la connaissance dès 1936,  de deux héroïnes, Stefania (16 ans)  et sa petite sœur Helena (7 ans) qui vont traverser les pages les plus noires de l’Histoire. Elles sont catholiques, habitent la campagne autour de  Przemyśl, dans le sud-Est de la Pologne, à la frontière de l’Ukraine , leurs parents sont agriculteurs . C’est en 1939 que leur vie bascule dans la peur.

Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’Union Soviétique, Przemyśl se retrouve à la frontière séparant la zone d’occupation allemande de celle des  Russes. La mise en œuvre de la Shoah, en septembre 1939, entraîne les premières exterminations juives dans le cimetière de la Communauté. Ors, Stefania travaille depuis peu chez la famille Diamant, des commerçants Juifs qui l’accueillent chaleureusement. L’adolescente tombe amoureuse d’Ysio l’un des 3 fils et entretient des relations de bonne camaraderie avec ses frères, Max, l’ainé, Henek, le cadet dans une Pologne , à l’époque très antisémite. Cependant elle reste une goyka*, c’est ce que pense la mère d’ Ysio qui ne voit pas d’un bon œil son flirt avec son fils.

En 1941, L’Allemagne Nazie attaque l’Union Soviétique et prend le contrôle de Przemyśl. S’en suit une longue et terrible descente aux enfers pour tous les personnages de cette histoire qui ont réellement existé. Stefania qui n’est qu’une adolescente va mettre toute son énergie pour tenter de sauver la famille Diamant et d’autres Juifs . Dans ces pages bouleversantes, on prend part à leur quotidien : le ghetto, la peur, la faim, le typhus, l’enfermement, les rafles. Leur survie ne tient parfois qu’au hasard (peut-on parler de chance dans ce contexte effroyable ?) et au fil des chapitres, on se demande jusqu’où ira leur résistance, physique et psychologique.

Jusqu’en 1944, Stefania et sa sœur vont subvenir à l’existence de 13 Juifs cachés dans le grenier de leur maison. L’émotion vous saisit quand on découvre leurs photos  dans la postface de l’autrice. On se dit : « Comment ont-elles trouvé la force de surmonter toutes ces horreurs ? Et cette générosité pugnace, au péril de leur vie , pour elles et les 13 autres , où l'ont elles puisée ?

Pas de mots pour exprimer plus que de l’admiration à leur égard ! Stéfania et Helena ont été nommées JUSTES parmi les Nations en 1979. Leur Humanité reconnue appartient à l’Histoire, mais au présent, elle devrait ouvrir des champs de lumière car la haine couve toujours dans l’ombre, notre actualité le démontre cruellement.  

Si Stefania est décédée, Helena vit en Pologne ; elle s'est mariée et est devenue médecin à Wrocław.

Un livre que l’on devrait faire lire au collège , au lycée. De beaux personnages que l’on devrait rencontrer pour en faire l’apologie auprès des jeunes. Faire tomber la haine et l’intolérance, Sharon Cameron, l’autrice a su relayer l'épaisseur humaine et les fragilités, les doutes de  ces destins admirables.

Une lecture bouleversante que je recommande . Merci PLOUF! PLOUF!

 *goyka : une qui n’est pas juive. C'est par les femmes que la judaïté se transmet... Alors, c'est encore plus grave pour un garçon d'épouser une non-juive que pour une fille juive d'épouser un goy


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