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Nathavh
Expert

Il y a 9 mois | 139 vues

Je ne suis pas là - Lize Spit

Lize Spit nous propose un deuxième roman haletant, passionnant.  Durant 510 pages - qui se lisent très rapidement - nous allons vivre un compte à rebours de 11 minutes.


 

En effet, le décor est planté tout au départ, comparé à un scénario, Lize Spit nous donne, je cite :


 

"Un personnage absorbé par sa tâche, ignorant le malheur qui va s'abattre sur lui : il ne faut pas plus pour faire monter le suspense, c'est l'un des tout premiers principes d'écritures qu'on nous ait appris à l'école du cinéma..."


 

C'est un véritable scénario de film, la tension s'amplifiera au fil du récit.


 

Léo travaille dans une boutique pour femmes enceintes, rue Dansaert à Bruxelles, avec sa collègue et amie Lotte qui vient d'avoir une petite fille Léontine.


 

Elle vit depuis 11 ans avec Simon, graphiste chez Think Out Loud.  Il y travaille avec son ami Koen, le mari de Lotte.


 

Léo et Simon sont un couple fusionnel, ils ont tous les deux perdus leurs parents trop tôt.


 

Au tout début du roman, on apprend qu'il reste 11 minutes pour éviter une catastrophe. Laquelle ?  Vous le saurez à la fin du roman.  Durant ce laps de temps, une course à vélo dans les rues de Bruxelles, Léo se remémore sa vie avec Simon, l'événement déclencheur le 05/05/2018 lorsque Simon est revenu tard du travail avec un tatouage derrière l'oreille et la volonté de quitter son travail et de créer sa propre entreprise de conception de tatouages...  Son comportement qui a changé, achats compulsifs, excitation, comportement étrange, sentiment de paranoia.


 

Léo repense à sa solitude, son sentiment d'impuissance, ses efforts d'écoute, son amour pour lui, tous ses souvenirs heureux.


 

Lize Spit nous capte d'emblée avec une construction magistrale de son roman, une structure très maîtrisée qui apporte du rythme, du suspense, un réel souci de mise en scène, très cinématographique.  Elle égrene le temps avec brio.


 

Son écriture est parfaite, empreinte d'empathie, d'humour, de réalisme.  Elle ose dire les choses sans pathos, ni vulgarité.  C'est une véritable analyse psychologique de la maladie décrite de manière précise mais aussi de ce que vit le conjoint coincé dans une certaine solitude, obligé de garder pour lui sa détresse et ses émotions.


 

Chapeau pour l'écriture mais aussi à Emmanuelle Tardif pour cette belle traduction.


 

Coup de coeur 


 


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