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EglantineLilas
Légende

Il y a 5 mois | 86 vues

Le sapin de Noël - "4"

Après des études en métropole, le retour en Corse pour peu de temps, elle avait de nouveau quitté son village, pour traverser une fois encore la Méditerranée dans l’autre sens. Il y eut, d’abord, le travail, puis le mariage avec un pinzutu, la naissance de trois enfants, et de ce fait les visites à ses parents, se faisaient, la plupart du temps, pendant les vacances d’été.

  Ce n’était pas le moment où nous passions en revue tous les évènements du village, bien que nous enquérant des uns et des autres ! L’Enclos des sorcières n’était pas le sujet de préoccupation, durant ces séjours toujours trop courts. Pourtant, il me semble avoir entendu parler, à ces époques, du Pont des Sorcières et non de l’Enclos ! Il est l’heure de rejoindre Lucia et Cécile, nous verrons bien ce qu’elles ont à me raconter.

Le chocolat est encore fumant dans les tasses, lorsque Cécile, plus impatiente que Lucia, pose des questions sur la promenade de Savéria hier.

-       Savéria, on m’a dit…

-       Décidément, il n’y a que des pipelettes dans ce village ! Je ne me savais pas si observée !

-       Que veux-tu, tu es restée tant d’années absente, en quelque sorte, tu es une citadine, dit Cécile en riant, alors tu intrigues.

-       Au décès de mon mari, j’ai eu besoin de retrouver la maison de mes parents et ce village où je suis née. Cela fait à présent quelques années quand même ! Enfin, c’est normal, il n’y a guère de distraction de par chez nous, sauf les marchands ambulants et encore lorsqu’ils passent ! Cécile, tu as raison, je suis allée, malgré la neige, me promener, vers…alors là, je ne sais plus, si c’est le Pont des sorcières, ou vers L’enclos des sorcières !

-       Lucia sourit, attentive aux échanges. Je pourrais dire que tu es allée vers les deux et je vais te dire pourquoi. Lorsque j’étais scolarisée à l’école du village, souvent dès le printemps, j’empruntais le sentier vers le Pont des Sorcières, mais je n’étais pas seule, tu penses bien, nous étions tout un petit groupe à y aller.

-       Donc on parlait bien d’un Pont ?

-       Bien entendu ! En fait, de l’autre côté de ce pont, après avoir traversé la rivière, se trouvaient des vergers et moult baies comestibles sur le chemin que nous aimions grappiller en sortant de l’école. C’est par la suite qu’on a pris l’habitude de parler de l’Enclos.

-       Qu’est-ce qui s'est donc passé ?

-       Après le décès d’Orso, un villageois a découvert, par hasard, que sa maison, longtemps restée fermée, était maintenant occupée...

-       Par trois femmes, je suppose ?

-       Oui, les trois femmes dont on n’avait aucun renseignement ! De plus, vraiment à mi-voix, d’aucun prétendaient, qu’Orso, était un « mazzeru » !

-       Mais…Je n’ai jamais entendu parler de mazzeru, ça veut dire quoi ?

-       Cécile, explique-lui s’il te plait, je fatigue un peu, à trop parler.

-       Le mazzeru est un homme comme les autres, que rien ne distingue des villageois. Mais ses prédilections concernant la mort sur tel ou tel personne se réalisent toujours, ainsi est-il redouté de tous !

-       C’est angoissant cette histoire, tu me donnes des frissons !

-       C’est ce que nos ancêtres racontaient ! Personnellement, je n’en ai jamais connu rassure-toi !

-       Adonc, j'en conclus, que les femmes qui ont pris la suite dans la maison, ne pouvait être que des sorcières !

-       Lucia et Cécile se mettent à rire. Tu as raison, c’est à peu près ça !

-       D’autant qu’il se raconte que la grand-mère, au moins, avait des dons particuliers pour soigner « le mal » On les consultait aussi pour conjurer le « mauvais œil » avec une prière qui ne s'apprend qu'oralement, et se transmet de génération en génération, de mère à fille, uniquement la nuit de noël à minuit. Maintenant, il est temps que tu nous racontes, toi, tes découvertes.

     Savéria, raconta donc sa découverte de cette forêt de petits sapins.

-       Et comme j’ai pensé que peut-être, vous penseriez que j’ai eu la berlue, je vous ai pris des photos.

La chose était plus que surprenante, mais avec les photos, il fallait bien se rendre à l’évidence, des sapins avaient bien poussé là où on ne les attendait pas !

C’est Lucia qui réagit la première.

-       Ce n’est pas le champ dans lequel, Orso, avait une source qu’on disait mystérieuse ?

 

                                                                                                                     Ouf 😊 La fin probablement demain !

                                                                                             Et n’oubliez pas de planter le blé de la Sainte Barbe 

                                                                                                                                            ou Blé de l’Espérance !