Tous les coups sont permis...

Pour Alice, les jours avant Noël étaient devenus une source d’angoisse. Sa maman lui répétait souvent : « Si tu n’es pas sage, le Père-Noël ne t’apportera pas les cadeaux que tu lui as demandé ! »
Elle savait qu’elle avait fait beaucoup de bêtises : le poil à gratter sur la chaise de la maîtresse, le sel dans le verre à dents de papy, la poudre à éternuer dans le tabac de tonton JP ; la liste était longue. Aussi pour s’assurer que tout se passerait bien, elle avait un plan !

Dans la nuit de Noël, quand toute la famille partit se coucher, elle se leva et se rendit au salon pour attendre l’arrivée du vieux monsieur et de sa hotte. Elle lui avait préparé un verre de lait et des cookies qu’elle déposa bien en vue sur la petite table près du sapin.

Alice commençait à s’endormir quand elle entendit un bruit venant de la cheminée. Le temps de se frotter les yeux et il était là juste devant elle, bien plus grand et plus impressionnant qu’elle ne l’avait imaginé.

— Qu’est-ce que tu fais là, Alice ? Tu devrais déjà être au lit à cette heure-ci, lui dit-il avec une pointe d’amusement dans la voix.

Apparemment, ce n’était pas la première fois qu’un enfant arrivait à le surprendre en pleine action.

— J’avais oublié de mettre le lait et les cookies sur la table, alors je suis descendue pour réparer mon oubli, dit-elle avec un sourire tout timide.

— C’est très gentil à toi d’y avoir pensé, mon enfant. Mais tu sais, comme ta maman te l’a souvent répété, tu n’as pas été très sage ces derniers temps. Aussi, ne t’attends pas à avoir tous les cadeaux que tu espérais.

Le Père-Noël pris alors le verre de lait et le bu d’une traite, puis attaqua un cookie. A ce moment-là, l’expression de la fillette perdit toute trace de timidité, remplacé par un petit air maléfique.

— Cher Père-Noël, tu es tombé dans mon piège. J’ai mis du poison dans le verre de lait. Donc, maintenant, si tu veux le remède, c’est du donnant donnant. Es-tu prêt à négocier ?...