L'atelier du Père-Noël

Tous les lutins étaient réunis dans la grande salle pour la réunion annuelle avant le rush de Noël. Ils attendaient avec impatience le discours du Père Noël et la petite fête qui viendrait ensuite.

Le Père-Noël apparut enfin sur l’estrade et demanda le silence d’un geste de la main. Son expression avait perdu la joie qui le caractérisait habituellement et c’est d’une voix lasse qu’il commença son discours.

— Mes chers amis, cette année sera différente des précédentes. J’en ai assez de recevoir des lettres d’enfants prétendant avoir été sage toute l’année. Non seulement ce n’est pas le cas pour bon nombre d’entre eux, mais en plus, le fait de l’écrire noir sur blanc est un mensonge éhonté. Aussi, j’ai pris une décision radicale : seuls les enfants qui auront été réellement sages auront droit à des cadeaux cette année.

Un murmure d’effroi parcourut la salle, les lutins se regardèrent les uns les autres. Ils n’en croyaient pas leurs oreilles pointues.

Le discours terminé, il n’y eu finalement pas de fête et les lutins repartirent avec les mets qu’ils avaient préparé et le cœur lourd de chagrin.

Au matin du 25 décembre, beaucoup de sapins entendirent les pleurs des enfants à la lecture de la lettre que le Père-Noël leur avait laissé en guise d’explication à la place des cadeaux tant attendus.

— Et c’est depuis ce jour que nous les lutins avons dû nous reconvertir car Noël est devenu une fête commerciale, les parents ne comptent plus sur le Père-Noël pour offrir des cadeaux à leurs enfants.

— C’est pour cela que vous avez ouvert les portes de l’atelier du Père-Noël aux touristes ? demanda une dame affublée d’un appareil à photos au tour du cou.

— Il faut bien nourrir les rennes et payer les factures d’électricité, avoua le petit lutin avec une certaine gêne… Si vous voulez bien me suivre, nous allons maintenant voir le bureau où le Père-Noël avait l’habitude de lire les lettres des enfants…