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Gotrab
Champion

Il y a 4 mois | 155 vues

La galette des Rois

Durant cette période, la tradition issue du Moyen-Age est l’occasion de tirer les rois et la personne qui trouve le haricot de fève caché dans la pâte devient roi de la fête, porte une couronne fantaisie et se choisit une reine ou un ministre dans l’assistance.

Cette tradition du partage est plutôt d’origine païenne et correspondrait à un hommage aux Saturnales de l’époque romaine, cette grande fête en l’honneur de Saturne (Kronos en grec) le Dieu romain du temps qui se tenait entre fin décembre et le début de janvier.

L’usage commande de partager la galette en autant de parts que de convives + 1. Cette dernière est alors appelée : « Part du Bon Dieu », « Part de la Vierge », « Part du pauvre » destinée au premier pauvre qui se présentera au logement

Au cours d’une journée très spéciale, les esclaves étaient invités à partager un gâteau feuilleté, de forme ronde comme le soleil, avec leurs maîtres et devenaient Prince des Saturnales s’ils tombaient sur la fève assorti d’un droit pour obtenir ce qu’ils souhaitaient pendant la journée.

Le temps s’écoulant, les fêtes et célébrations du solstice d’hiver se confondent, seule l’idée de partage est resté d’actualité pour un moment convivial, au cours du mois de janvier en une ou plusieurs fois.

La fève faisait partie des légumes très importants chez les Romains et les Grecs puisqu’elle poussait en premier au printemps ce qui en fit le symbole du solstice d’hiver.

Dès 1311, on cite les gâteaux feuilletés, ronds, simplement dorés au four et à manger avec de la confiture, dans une charte de l’Évêque d’Amiens.

A partir du XIVe siècle, le roi élu grâce à la fève devait alors payer une tournée à la tablée où l’on disait alors : « le roi boit ». Mais ceux qui voulaient éviter le paiement de la tournée générale avalaient la fève.

Afin d’empêcher ces tricheries, en 1875 en Allemagne, la première fève en porcelaine de Saxe fut créée sous la forme d’un baigneur miniature, en remplacement de la fève comestible. Puis, la France se mit de la partie en 1913 avec la porcelaine de Limoges qui reprit le même modèle. Enfin, 1960 vit l’apparition de fèves en matière synthétique, de coûts moindre à fabriquer.

Souvent, les redevances seigneuriales étaient payées avec un gâteau semblable. Pour preuve, tous les ans en forêt de Fontainebleau, chaque 1er mai, les officiers des Eaux et Forêts et les vassaux qui avaient le droit de prendre du bois et d’y faire paître leur troupeaux, payaient leurs redevances avec ce gâteaux au cours d’une sorte de pique-nique, arrosé d’hypocras (c’est un vin d’origine médiévale, sucré, et aromatisé d’épices).

Aujourd’hui, existe encore la table de ces réunions en forêt de Fontainebleau, sous le nom de « Table du Roi » devenu un monument inscrit aux Monuments Historiques depuis 1926 et toujours visible au XXIe siècle.

A la cour de Louis XIV, l’usage du partage des gâteaux des rois est conservé malgré une étiquette très sévère.

Toutefois, en 1711, en raison d’une grande famine, le Parlement de Paris décide d’interdire la fabrication des galettes des rois afin que la farine soit utilisée uniquement pour le pain.

Sous la Révolution (1789) la galette s’est appelée « Liberté » ou « Galette de l’Égalité » sans fève ni couronne, ni roi. Cette tradition a été remise au goût du jour par le Président Valéry Giscard d’Estaing où la galette présidentielle est dégustée sans fève ni couronne encore actuellement.

En 1791, un arrêté de la Commune stipule que le jour des rois deviendra celui « Des Sans Culottes » en conséquence, le gâteau n’a plus de raison d’être. L’Épiphanie ayant été changée en « Fête du Bon Voisinage », un autre décret (24/12/1794) recommande de partager la Galette Égalité. Sa disparition n’aura été que de courte durée.

Quant à la frangipane, on la devrait au Comte Cesare Frangipani qui aurait transmis la recette de cette crème qui porte son nom à Catherine de Médicis (1519-1589) qui en a certainement fait bon usage .

Pour finir il nous reste de toute cette histoire une expression passée dans la postérité : Trouver la fève au gâteau ! dans le sens de réaliser une bonne affaire ou une bonne rencontre.

Afin de ne pas lasser le lecteur j’ai limité ma recherche à la France sans ses particularités régionales et très variées.