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EglantineLilas
Légende

Il y a 3 mois | 110 vues

Sur le fleuve de la vie – 2 -

Dans ces cas, il préférait ne pas entendre la petite voix qui lui disait :

–   Ta femme, comment fait-elle ?

 – Sans doute que les femmes sont-elles mieux armées que nous les hommes pour y faire face !

- Une excuse un peu facile pour te donner bonne conscience !

–  Euh, pas forcément…

 Les tentations s’offraient à lui facilement, eu égard à séduction naturelle, qui ne laissait aucune femme indifférente. De là à penser qu’une petite incartade de temps en temps ce n’est pas grave, et qu’après tout, il avait bien le droit de penser un peu à lui, il succomba une première fois. Les habitudes s’installent vite, et la première incartade, se transforma en une vie parallèle qui prit beaucoup de place rapidement, parfois au détriment de rendez-vous professionnels.

Au fil des années, il opta, faute de temps disponible à consacrer à des recherches variées, pour des maîtresses de - longue durée - ! Du moins, jusqu’à ce qu’elles se lassent elles-mêmes de ses promesses non tenues de quitter femme et enfants.

  À partir de quels faits, de quels changements dans l’attitude de l’autre, prend-on conscience que le duo se transforme en trio ? Aveugle jusqu’à ce que le premier adultère soit réellement accompli et installé, prise par les enfants qui la sollicitaient de plus en plus, Martha, ne vit rien pendant longtemps. C’est son odorat très fin, qui, un jour, la fit sursauter à des effluves qui se dégageaient du linge qu’elle était en train de mettre dans le lave-linge. Le premier réflexe fut d’ignorer, le deuxième, fut de humer pièce de linge après pièce… Et de chercher...

– Est-ce que j’ai cherché pour trouver une preuve ou est-ce que j’ai cherché avec l’espoir de m'être trompée ? Les deux sans doute !

– Savoir, c’était prendre le risque que tout s’écroule autour de toi !

–  Fermer les yeux n’est peut-être pas mieux. À ce stade, tu perds tout bon sens, alors tu fais comme les chiens renifleurs.

– Ah ces maitresses qui font parfois attention, à ne pas mettre de taches de rouge à lèvres sur le col des chemises et en même temps incapable de ne pas s’inonder de parfum, bien tenace et envoutant, afin que nul n’ignore la relation.

– Et de préférence afin que la femme, – la régulière – dit-on, soit mise au courant rapidement !

– Tu crois vraiment que c’est un acte délibéré ?

– La suite de notre histoire me convaincra dans ce sens, oui.

Lorsque, Martha , pris conscience enfin de l’impensable qui traversait sa vie, elle se sentit tout d’abord coupable et responsable de la situation présente.

C’était dans l’ordre des choses, Paul ne m’avait-il pas conditionnée pour ça ! Je ne pouvais être que responsable de ce qui nous arrivait, voyons !

 Elle pleura, supplia, tempêta, menaça mille fois de divorcer et au final… Resta ! Sa belle-mère ne lui disait-elle pas régulièrement :

– Laissez-le courir où il veut, votre place est dans votre foyer…

– Est-ce que la belle-mère avait raison dans ses conseils ?

– Qui peut le savoir ? L’histoire est écrite et on ne peut revivre autrement ce qu’on a vécu. Elle prit fait et cause pour moi, c’est certain

–  Solidarité entre femmes !

― Je dois reconnaître qu’elle fut un soutien… à ce moment-là, mais ce ne fut pas toujours le cas !

– Explique-toi

– J’avais oublié l’épisode et la période où belle maman auréolait son fils de toutes les vertus et particulièrement, celle de la fidélité. Une lettre, parmi les lettres que j’ai conservées très longtemps, m’a replongé dans les premières années de notre mariage. J’étais partie chez mes parents avec les enfants pendant les vacances d’été et belle-maman s’était installé dans notre appartement avec Paul qui n’avait pu prendre de congé. Moins naïve, j’aurais dû déjà à l’époque me rendre compte qu’il changeait et qu’il aspirait sans doute à une vie différente de celle qui était devenue la nôtre. Je n’ai pas vu le signal d’alarme, j’avais foi en lui envers et contre tout.