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Regine
Expert

Il y a 7 mois | 86 vues

Eva et les bêtes sauvages d'Antonio Ungar aux Editions Noir sur Blanc


Eva Diaz, une jeune femme aisée de Bogotá rejoint un dispensaire en tant qu'infirmière à Puerto Inírida au coeur de la forêt amazonienne. Non loin de là, coule la rivière Guaviare avec ses cultures de coca et ressources minières gardées par des hommes armés en lutte.
Eva et les bêtes sauvages de l'auteur colombien Antonio Ungar  traduit par Roberto Amutio porte bien son nom.

Les pages lues auraient pu vite tourner au cauchemar pour moi en raison des nombreuses scènes très violentes.
Mais malgré tout, j'ai poursuivi ma lecture car j'ai aimé tous les détails sur la vie des communautés de la forêt colombienne portée par le plus grand fleuve sud-américain.
Je me suis intéressée au personnel médical du dispensaire, à la sublime sororité des femmes atrocement exploitées et à la survivance d'une part d'humanité dans l'attitude d'Andrés, le fils du gouverneur.

Toute une vie particulière frémit dans la zone sauvage mais les oiseaux et les grands animaux que l'on entend et voit de très loin sont remplacés par le bruit des armes et des machettes.
Les atrocités ne font pas oublier les communautés indiennes autochtones, dont les Curripacos pour qui la jungle est une mère nourricière. Ils survivent malgré la peur, les crimes dont ils font l'objet, la pauvreté.
En allant à la rencontre des ethnies Curripacos, Desana, et Puinaves pour les soigner, Eva y puise une philosophie de la vie qui est une sorte de renaissance.

Ce livre est le pan d'une histoire, d'un lieu et de drames écrits dans une langue charnelle puissante qui se vit à chaque page.
Antonio Ungar raconte magnifiquement son pays, l'Orénoque, la jungle et ses héros ordinaires dans un monde de violence qui les dépasse.

Ce livre résonne encore terriblement aujourd'hui avec ce q'il  se passe en Equateur.


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