Retour
visuel principal de la chronique
Caroline7
Légende

Il y a 7 mois | 221 vues

"Veiller sur elle" de Jean-Baptiste Andréa

Ce livre nous parle de l'histoire d'un homme, Michelangelo Vitaliani dit Mimo, petit par la taille mais grand par son talent de sculpteur. Son talent, il le tient de son père, sculpteur lui aussi mais qui mourut à la guerre alors que Mimo n'avait que douze ans. Sa mère, n'ayant alors pas les moyens de l'élever seule, va l'envoyer en apprentissage chez son "oncle", sculpteur lui aussi. Cet homme, de peu de talent et alcoolique, va lui mener la vie dure, mais Mimo va s'accrocher, encaisser les mauvais coups, les brimades. 

Et ce qui va l'aider à tenir le coup tient en une rencontre, celle d'une jeune fille, Viola Orsini, la fille d'une des plus riches familles de la région, sa "jumelle cosmique" parce qu'ils ont la même date de naissance (ou presque) .

Mimo et Viola sont deux êtres que tout oppose. Lui est né dans la pauvreté, elle dans une famille riche et puissance. Deux êtres enfermés dans leur corps, elle dans son corps de femme à une époque où les celles-ci ont tout juste le droit de faire des enfants et dont l'ambition va à l'encontre de la place qu'on lui impose; lui atteint de nanisme, obligé de travailler plus dur que les autres pour prouver sa valeur.

Le roman s'ouvre en 1986. Mimo, sur le point de mourir dans une abbaye piémontaise où il vit reclus depuis une quarantaine d'années, voit défiler sa vie, sa relation singulière avec Viola et l'histoire de son chef d'œuvre : une mystérieuse et troublante statue, que le Vatican a décidé de soustraire à la vue de tous.

Jean-Baptiste Andréa est un conteur exceptionnel. Sur près de 600 pages, il retrace la relation platonique mais passionnée entre Mimo et Viola, deux âmes qui se chamaillent et se rabibochent sans cesse, deux opposés qui s'attirent, s'éloignent et se rapprochent comme des aimants versatiles, qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre mais qui sont lucides sur les frontières sociales qui les séparent.

La plume de l'auteur est fluide, sensible, subtile et poétique. Une lecture émouvante, bouleversante.
 

Habituellement, j'ai tendance à fuir les "Prix Goncourt", et la quatrième de couverture ne me donnait pas vraiment envie de lire ce livre mais je suis ravie de m'être trompée et d'avoir eu la chance de découvrir cette histoire dans le cadre d'un challenge. Donc un grand merci à Nathalie et au Forum!


Alertes