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Sheezune
Explorateur

Il y a 3 mois | 77 vues

Sur la colline ou poussent encore ces fleurs, une romance tragique

  • Histoire

La manière dont l’héroïne voyage d’un seul coup dans le temps n’est pas hyper recherchée, mais au moins ça nous permet d’en apprendre plus sur la manière dont vivaient les gens durant cette période marquée par la guerre et les bombardements (tenue qu’on portait à l’époque, difficultés pour se laver et manger régulièrement , travail des plus jeunes dans les usines à cause du manque de main d’œuvre, mobilisation des étudiants…).

  •  Personnages

Yuri Kanô, 14 ans, est un personnage avec lequel j’ai eu un peu de mal au début vu comment elle se rebelle sans qu’on sache vraiment pourquoi contre sa mère qui ne cherche qu’à lui faire éviter de commettre les mêmes erreurs qu’elle en travaillant dur pour lui offrir de bonnes conditions pour étudier (même si j’avoue que la mère aura été un peu dure quand même en la giflant et en la traitant d’ingrate), mais elle finit heureusement par évoluer par la suite. De blasée de la vie, égoïste et pourrie-gâtée, elle devient plus optimiste, souriante et prompte à l’entraide en se rendant compte combien la vie était difficile durant la guerre. Elle réalise qu’elle a finalement la chance de pouvoir aller à l’école là où d’autres ont été contraints de donner leur vie.

Akira Sakuma, 20 ans et soldat de son état faisant partie de l’unité spéciale (kamikaze), a l’air aimable au premier abord et ça se confirme par la suite. Il sauve entre autres l’héroïne du risque d’insolation en lui offrant de l’eau et en la portant dans ses bras (c’est cliché certes, mais ça reste romantique XD) pour la mettre à l’ombre. Il est aussi très loyal envers son pays et sa patrie, et surtout envers ceux qu’il aime et qu’il cherche à protéger, en soi c’est admirable même si à mon sens rien ne justifie un suicide.

Parmi les personnages un peu plus secondaires, je dois avouer avoir beaucoup apprécié Tsuru qui a perdu sa famille à cause des bombardements mais qui n’hésite pas à accueillir l’héroïne chez elle. Elle lui offre même le gîte et le couvert contre son aide au restaurant et pour les tâches ménagères. Les camarades d’Akira étaient aussi assez touchants même si dans l’ensemble ils sont développés un peu à la va-vite et que l’accent sera surtout mis sur deux d’entre eux (petit coup de cœur pour ce déserteur dont le discours aura bien su me toucher). 

  • Ressenti

Qu’en ai-je pensé au final ? J’ai bien aimé ma lecture même si tout est fatalement un peu trop rapide en seulement deux tomes. C’est l'adaptation d'un light-novel à la base donc peut-être que le rythme est moins soutenu dans l’œuvre d’origine, on le saura s’il sort un jour en France. Le développement des personnages est bien là, mais il est rapide, surtout chez l’héroïne qui fait un revirement à 90 degrés. Je sais que la guerre choquerait n’importe qui, mais là le changement est plutôt radical, mais comme énoncé plus tôt elle change pour le mieux donc c’est un bon point. J’ai bien aimé ses échanges avec Akira dont elle finit là aussi par s’éprendre un peu trop rapidement, mais bon mon côté fleur bleue fait que j’adhère malgré tout même si l’écart d’âge (6 ans) pourra peut-être faire grincer quelques dents (personnellement je m’en fiche, l’amour n’a pas d’âge tant qu’on ne vire pas non plus dans la pédophilie). J’ai noté aussi et là quelques touches de critique sociétale notamment lorsque Yuri évoque le fait qu’à toutes les époques on est toujours obligé de rentrer dans un moule au risque d’être rejeté. Le dénouement, quant à lui, est tel qu’on s’y attendait bien sûr mais demeure touchant même si j’ai trouvé qu’Akira a cru vraiment trop facilement tous les dires de l’héroïne, mais on va dire que l’amour rend parfois un peu naïf. Un beau rappel aussi à noter sur le devoir de mémoire et une petite touche fantastique sur la fin qui fait du bien même si ça demeure un peu cliché.

 

En conclusion, une lecture agréable, assez fleur bleue avec une touche dramatique, sur fond de seconde guerre mondiale. N’en attendez pas un vrai documentaire sur l’époque, mais j’avoue que voir tous ces gens s’entraider face à l’adversité m’a donné du baume au cœur. L’absurdité de la guerre et ses horreurs y sont aussi bien dénoncées. Et toute l’histoire autour des fleurs et de leur signification était en fin de compte assez poétique.