Pauvres créatures d'Alastair Gray

Lorsque Godwin Baxter, découvre à la morgue de Glasgow le corps d’une jeune femme suicidée enceinte de près de neuf mois, il est pris d’un furieux désir de la rendre à la vie en utilisant le cerveau du fœtus. Fils naturel d’un grand chirurgien, il va effectuer une greffe étonnante, digne d’un Frankenstein délirant, qui fera d’elle, Bella Baxter, une femme exceptionnelle. L’opération est une vraie réussite ! Mais quand un de ses amis vient à tomber amoureux de la jeune femme, être au physique voluptueux et… au quotient intellectuel d’une petite fille. La question : Que va-t-il advenir de cette créature sans préjugés et spontanée, ce petit enfant dans un corps de femme épanouie ? Et, surtout, qu’est-ce qu’elle, Bella, en pense ? Sans oublier qu’à cette époque victorienne aux mœurs étriquées, le retour à la vie de la suicidée n’est pas sans poser quelques problèmes…

Ce pastiche désopilant du roman gothique anglais nous entraîne, avec un humour inénarrable, à travers un univers où tout devient possible, un endroit où fantasmes et fantaisies prennent le pas sur le réel. Un récit flamboyant et baroque mêlant une grande histoire d’amour et une folle aventure scientifique. Un roman fantastique à l’imagination sans limite.

 Alasdair Gray est un remarquable romancier, un artiste exubérant, un  polygraphe fascinant.  L’ouvrage est émaillé par les dessins et les gribouillis de l’auteur (qui fut peintre avant d’embrasser la carrière littéraire). Gray signe un épatant  chef-d’œuvre, et surtout un grand roman politique et féministe !  Il ravive la flamme du roman gothique à la «Frankenstein. » Un moment de littérature rare, drôle et fascinant. Tout simplement génial !

Alastair Gray né le 28 décembre 1934 à Glasgow et mort dans la même ville le 29 décembre 2019, est un romancier, poète, dramaturge et peintre écossais. Son premier roman, Lanark fut publié en 1981 et connut un immense succès critique. Le critique André Clavel le décrit comme « un illusionniste écossais aussi insaisissable que le monstre du Loch Ness ». Avec l'autodérision qui le caractérise, Alasdair Gray se définit lui-même ainsi : « un Glaswegien, gros, vieux, et asthmatique, qui gagne son pain grâce à la peinture et à l'écriture. » (Wikipedia)