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domyno66
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Il y a 7 mois | 76 vues

Petit jeu du week-end : « A quelle oeuvre appartient cet Incipit ? »

Pour commencer, voici les auteurs des citations présentés sur le visuel (de haut en bas et de gauche à droite) :

Raymond RADIGUET, James Matthew BARRIE, Herman MELVILLE,

Virginia WOOLF, Sylvain TESSON, Françoise SAGAN,

Léon TOLSTOÏ, Romain GARY, Fiodor DOSTOÏEVSKI.

 

Je vous laisse découvrir dix débuts d’oeuvres littéraires et faire appel à vos souvenirs pour en reconnaître les auteurs. 

 

1 . « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. »

2 . « Au commencement de juillet, par une soirée excessivement chaude, un jeune homme sortit de la petite chambre meublée qu’il occupait sous le toit d’une grande maison de cinq étages, dans le péréoulok S…, et, lentement, d’un air irrésolu, il se dirigea vers le pont de K… Dans l’escalier, il eut la chance de ne pas rencontrer sa logeuse. Elle habitait à l’étage au-dessous, et sa cuisine, dont la porte était presque constamment ouverte, donnait sur l’escalier. Quand il avait à sortir, le jeune homme était donc obligé de passer sous le feu de l’ennemi, et chaque fois il éprouvait une maladive sensation de crainte qui l’humiliait et lui faisait froncer le sourcil. Il devait pas mal d’argent à sa logeuse et avait peur de la rencontrer. »

3 . « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. »

4 . « Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski. »

5 . « Tous les enfants, sauf un, grandissent. »

6 . « Appelez-moi Ismaël. »

7 . « L’été commençait quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. Le monde s’est vidé de ses présences. Au XIIe siècle, les hommes cheminaient au milieu des visions. Un Belge pâle, Maeterlinck, avait dit : « C’est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n’y voient plus du tout et ne s’en doutent point. »

8 . « L’année avait été rude. Longtemps, les dieux avaient favorisé la famille, nous avaient baignés de leur douceur. Peut-être se penchent-ils sur certains d’entre nous, comme les fées des contes ? Puis leur sourire se crispe en grimace. »

9 . « Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d’une étoffe froissée. Peu à peu, à mesure qu’une pâleur se répandait dans le ciel, une barre sombre à l’horizon le sépara de la mer, et la grande étoffe grise se raya de larges lignes bougeant sous sa surface, se suivant, se poursuivant l’une l’autre en un rythme sans fin.

10 . « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu’y puis-je ? Est-ce ma faute si j’eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d’une sorte qu’on n’éprouve jamais à cet âge ; mais comme il n’existe rien d’assez fort pour nous vieillir malgré les apparences, c’est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l’embarras. »

 

Voici les REPONSES…

1 . « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. »

Romain GARY (1914-1980), La promese de l’aube (1960).

2 . « Au commencement de juillet, par une soirée excessivement chaude, un jeune homme sortit de la petite chambre meublée qu’il occupait sous le toit d’une grande maison de cinq étages, dans le péréoulok S…, et, lentement, d’un air irrésolu, il se dirigea vers le pont de K… Dans l’escalier, il eut la chance de ne pas rencontrer sa logeuse. Elle habitait à l’étage au-dessous, et sa cuisine, dont la porte était presque constamment ouverte, donnait sur l’escalier. Quand il avait à sortir, le jeune homme était donc obligé de passer sous le feu de l’ennemi, et chaque fois il éprouvait une maladive sensation de crainte qui l’humiliait et lui faisait froncer le sourcil. Il devait pas mal d’argent à sa logeuse et avait peur de la rencontrer. »

Fiodor DOSTOÏEVSKI (1821-1881), Crime et châtiment (1866).

3 . « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. »

Françoise SAGAN (1935-2004), Bonjour tristesse (1954).

4 . « Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski. »

Léon TOLSTOÏ (1828-1910), Anna Karénine (1878).

5 . « Tous les enfants, sauf un, grandissent. »

James Matthew Barrie (1860-1937), Peter Pan (1911)

6 . « Appelez-moi Ismaël. »

Herman MELVILLE (1819-1891),  Moby-Dick ou Le Cachalot (1851).

7 . « L’été commençait quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. Le monde s’est vidé de ses présences. Au XIIe siècle, les hommes cheminaient au milieu des visions. Un Belge pâle, Maeterlinck, avait dit : « C’est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n’y voient plus du tout et ne s’en doutent point. »

Sylvain TESSON (1972), Avec les fées (2024).

8 . « L’année avait été rude. Longtemps, les dieux avaient favorisé la famille, nous avaient baignés de leur douceur. Peut-être se penchent-ils sur certains d’entre nous, comme les fées des contes ? Puis leur sourire se crispe en grimace. »

Sylvain TESSON , Sur les chemins noirs (2016).

9 . « Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer et le ciel eussent semblé confondus, sans les mille plis légers des ondes pareils aux craquelures d’une étoffe froissée. Peu à peu, à mesure qu’une pâleur se répandait dans le ciel, une barre sombre à l’horizon le sépara de la mer, et la grande étoffe grise se raya de larges lignes bougeant sous sa surface, se suivant, se poursuivant l’une l’autre en un rythme sans fin.

Virginia WOOLF (1882-1941), Les vagues (1931).

10 . « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu’y puis-je ? Est-ce ma faute si j’eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre ? Sans doute, les troubles qui me vinrent de cette période extraordinaire furent d’une sorte qu’on n’éprouve jamais à cet âge ; mais comme il n’existe rien d’assez fort pour nous vieillir malgré les apparences, c’est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l’embarras. »

Raymond RADIGUET (1903-1923), Le Diable au corps (1923). 


 

J'ai eu plaisir à rédiger cette chronique et si vous m'avez lue jusqu'ici, j'espère vous avoir fait passer un agréable moment. 


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