Retour
visuel principal de la chronique
TOFPOLAR
Légende

Il y a 7 mois | 105 vues

La sagesse de l'idiot de Marto Pariente

Toni Trinidad est policier municipal dans un minuscule village de la campagne de Guadalajara, Ascuas. Il se retrouve entraîné à cause de sa sœur dans un engrenage de violences et de règlements de comptes. Deux orphelins que la vie a durement traités. Leur passage par une sombre institution pour enfants, les a à jamais traumatisés.

Toni est en apparence un peu simplet, solitaire, qui s’évanouit à la vue du sang,  ne souhaite qu’une chose : préserver sa tranquillité. Mais sa vie n’est pas aussi simple, son poste est menacé car son vieil ami a été découvert pendu. Le suicide est suspect et la sœur de Toni, Vega, est une alcoolique qui gère seule la casse du village depuis la disparition de son mari, elle a des ennuis avec un trafiquant de drogue. Comme dans un jeu de dominos, tout s'effondre. Notre flic va plonger dans un monde dangereux avec des policiers véreux, des entrepreneurs pourris et autres tueurs à gages et trafiquants de drogue sans foi ni loi…

Un polar espagnol qui n’a rien d’une randonnée touristique. Un roman rural, singulier et brutal, très trash, mais l’auteur tempère avec beaucoup d’humour, un comique de situations vraiment épatant. Des personnages qui ont des gueules marquées, des profils forts bien troussés. La beauté des paysages, un village dans une campagne espagnole de la région Castille-La Manche rarement visitée dans les romans contemporains. Quelle atmosphère !

Mario Pariente signe un beau polar au charme délicieusement suranné, dans la plus pure tradition de la Série noire. Il mêle avec finesse une trame policière classique et une situation surréaliste. Quand la tragédie succède à l'absurdité.  Marto Pariente rejoint la liste déjà longue des auteurs de polars espagnols qui ont trouvé dans cette littérature de genre un terrain favorable pour parler de l'histoire contemporaine et de la société espagnole avec ses travers. Digne des grands romans noirs américains. Une belle découverte. Je dois de remercier mon voisin et prof de philo préféré pour cet avis éclairé.

 


Alertes