"Café Engel" de Anne Jacobs

1935 - Hilde est une jeune adolescente, elle aime passer du temps dans le café tenu par ses parents, le Café Engel dans la petite ville de Wiesbaden en Allemagne. Elle y côtoie de nombreux artistes car le café est situé près de l'opéra, certains vivent même, comme elle, dans l'immeuble au-dessus de l'établissement.

Marienburg, Prusse-Orientale : Luisa, sa cousine, vit dans le domaine de la famille de son père, un domaine tenu de main de fer par la mère de celui-ci, une femme assez dure qui a interdit le mariage de son fils faisant de Luisa une "bâtarde". Mais la jeune fille ne s'en souci guère, tant que son père est là, tout va bien.

1945 - La guerre est arrivée aux portes de l'Allemagne avec les Russes d'un côté, les américains de l'autre. Les bombardements ont détruit une partie de Wiesbaden, mais par miracle pas le Café Engel. Hilde est à présent une jeune femme. Son père, malgré son âge, est mobilisé, ainsi que ses deux frères.  Hilde va donc prendre les choses en main et elle va faire en sorte de faire revivre ce café, aidée de sa mère et des quelques artistes qui sont restés dans l'immeuble, avec les moyens du bord, le marché noir et une grande détermination. 

Luisa, quand a elle, a été chassée du domaine familial, avec sa mère, par sa grand-mère, à la mort de son père. Elles vont d'abord se débrouiller en faisant des petits boulots, mais seront en ce début d'année 1945, forcées à l'exil, ne voulant subir le sort funeste réservé aux femmes par les Russes.

Le roman se déroule principalement de février 1945 à décembre 1945, en Allemagne et en France. L'autrice nous offre une galerie de personnages très différents, complémentaires, antagonistes, très humains dans le courage comme dans la lâcheté. A travers les récits de Hilde, Luisa, Julia, Heinz, Jean-Jacques et d'autres, elle nous transporte dans la dernière année, cruciale, de la Deuxième Guerre Mondiale. 

Chaque chapitre est raconté du point de vue de l'un des personnages principaux et, même si l'ordre chronologique n'est pas toujours respecté ce qui peut être parfois gênant, cette construction n'en reste pas moins intéressante et dynamique. Le rythme est parfaitement maîtrisé, les péripéties riches en rebondissements, bien que pas toujours aussi surprenantes qu'espéré.

Le style est fluide et agréable, sans aucune lourdeur, peut-être un peu trop léger pour une histoire se déroulant à la fin de la seconde guerre mondiale…

En bref, un bon moment de lecture. Par contre, si ce livre vous intéresse, ne lisez surtout pas la quatrième de couverte car elle en dévoile beaucoup trop!

À propos de l’autrice:
L’autrice, dont on ignore le véritable nom, a écrit de nombreux romans historiques et sagas familiales sous pseudonyme. Avec  La Villa aux étoffes, paru sous celui d’Anne Jacobs, elle a été propulsée au rang d’écrivaine best-seller, aussi bien en Allemagne qu'à l'international.