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Il y a 6 mois | 153 vues

Mon cœur a déménagé (Michel Bussi)

La dernière page fermée, je me suis dit que c’est le roman de la deuxième chance. On accompagne Ophélie Crochet (Folette) qui se raconte, entraine le lecteur dans sa quête compulsive, celle de comprendre comment sa mère Maja a trouvé la mort au bas d’une passerelle. Ce sont ses soupçons, presque son intime conviction qui vont amorcer et orienter sa vie d’adulte alors qu’elle n’avait que 7 ans le jour du drame, qu’elle se souvient de 7 fenêtres encore allumées telles sept étoiles de la Grande Ourse  pour  témoins du malheur qui la frappe.

Josselin(Jo) son père a tout pour être coupable. L’alcool, la drogue alimentent sa violence. La famille est sous la tutelle de Richard Vidame, travailleur social aux dents longues, gérant leur budget. Follette se retrouve placée dans un foyer et rencontre Nina qui, sans le savoir, aura un jour la vérité sous les yeux.

Bussi nous fait découvrir la réalité du quotidien de ces « gosses de foyer », l’engagement admirable des éducateurs en la personne de Bénédicte(Béné), les complexités administratives de ce système qui se heurtent souvent à la conviction, la foi de l’encadrement qui veut offrir une chance à ces jeunes en marge d’un environnement familial. C’est dans ce contexte que Follette va investiguer, car son père n’était pas seul sur la passerelle ce soir-là. Le vieux Lazare et son chien Argo, le lieutenant Campion semblent l’aider à détricoter ses doutes, Nina, Steevy et Karim sont présents aussi, Mamie Mette est de passage, Antoine et Consuelo Vidame jouent et perdent leurs rôles, les rebondissements sont incessants, reste que tout gravite autour d’une Volvo noire immatriculée 5265 JD 76, d’un inconnu dont le sweat à capuche porte deux lettres bizarres. Et chaque fois une nouvelle écriture des évènements apporte sa version. Qui croire, que croire ?

J’ai eu un petit faible pour Steevy lunaire, attendrissant avec son Quid, tout comme pour Bolduc, chat fidèle qui est un peu comme la cerise sur le gâteau dans ce roman qui tire les ficelles d’une tragédie aux multiples nœuds. L’idée de construire son énigme autour des contes d’Andersen m’a paru originale et le symbole , bien qu’imaginaire , s’avère une clé astucieuse pour ouvrir la boîte de Pandore. J’ai apprécié les multiples chutes, apportant la résilience pour certains personnages. On reconnaît là, le talent de Bussi qui joue avec les rouages d’un drame et distribue à ses protagonistes la part de réponses qui leur revient. Ici, chacun a la sienne, ou tout du moins, celle qui lui permettra de construire un avenir, car, parfois, toute vérité n’est pas bonne à dire…sauf à sa coccinelle à chagrins quand on en a une. On n’a qu’une envie : SAVOIR.

Merci beaucoup pour ce prix du jury: une lecture addictive, que je vous laisse découvrir, à vous, chers amis du forum.


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