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Gotrab
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Il y a 6 mois | 229 vues

ABYSSES

C’est l’AIFM* qui définit les codes miniers et donne les autorisations. Les perspectives économiques sont importantes et les risques de dérapages le sont aussi.

« Qui va contrôler ce qui se déroule au fond de la mer ? Quelle conformité avec les règles ? Impact des incidents ? Qui arbitrera les litiges et sur la base de quels éléments de preuves ? Dixit l’ex Amiral Christophe PRAZUK, patron de l’Institut de la Mer.

Les abysses hantent notre imaginaire, leurs territoires recouvrent plus des 3/4 des océans. Quelle biodiversité s’y dissimule ? Quels sont les écosystèmes de ces profondeurs ?

L’auteur nous emmène à la découverte des grands fonds et dresse un panorama précis des enjeux stratégiques actuels . La frontière est mince entre exploration et exploitation.

Ce monde presque hors de notre portée attise, aujourd’hui, autant la curiosité des scientifiques que la convoitise des puissances internationales en quête de ressources minérales, de nouvelles voies de télécommunications et de stratégies maritimes.

Une nouvelle ruée vers l’or se dessine au risque de bouleverser davantage l’équilibre de notre planète.

L’océan profond, situé en dessous de 200 m est le plus vaste habitat disponible pour le monde vivant et le plus difficile d’accès. Le plancher océanique, comme l’environnement terrestre est composé de chaînes montagneuses, de plateaux, de pics volcaniques, de canyons et de vastes plaines abyssales.

*AIFM Autorité Internationale des Fonds Marins

Un fait a mis le feu aux poudres, en 2016, à -4.000 m , la découverte de ce céphalopode octoplasmique (poulpe) est à la base de l’affolement planétaire car il ne pond ses œufs qu’uniquement sur des agrégats de manganèse.

Ce métal est recherché par l’industrie minière pour les équipements électroniques dont nous sommes de plus en plus dépendants.

D’où ces projets qui pullulent pour l’exploiter dans des gisements de grandes profondeurs.

Empêcher un labour anarchique du fond de l’océan pour éviter une destruction de l’écosystème inviolé depuis que le monde existe. L’exploration des fonds marins est récente. La démarche scientifique a commencé au XIXe.

C’est à partir de – 500m que l’œil humain ne voit plus rien .

Il n’existe pas de définition stricte des abysses qui indiquerait à partir de quelle profondeur ils existent ; l’IHEST**, définit les grands fonds marins comme allant de 200 m à 11000 m de profondeur. Les grands fonds occupent un peu moins des 2/3 des océans et 3/4 des organismes marins ont la capacité d’émettre de la luminescence.

Il est courant de considérer que l’antichambre des abysses s’arrête à -1000 m, toutefois, à -2000/-2500 m commence l’océan profond avec une eau entre 1° et 4° et une pression comprise entre 100 et 1000 fois celle de la surface, dans un noir absolu.

Ce qu’il est courant d’appeler fosse océanique correspond à des saignées verticales qui peuvent exister dans les régions de la terre où une plaque tectonique glisse sous une autre, s’engouffrant jusqu’à – 11000 m , comme la fosse des îles Marianne située au nord ouest de l’Océan Pacifique. Et malheureusement, des fragments de sacs plastiques y ont été trouvés lors d’une plongée scientifique , réalisée en mai 1998, à 10.898 m de profondeur.

Le 25 mars 2012 James Cameron est descendu seul, à bord d’un mini sous-marin le « Deepsea challenger » , à la même profondeur, pendant plusieurs heures et en a réalisé un film éducatif.

Le maillage des fonds marins par les câbles de transmissions est aussi en concurrence avec celui des satellites . Les 500 câbles de fibres optiques sous marins représentent une longueur cumulée de 1,3 million de kilomètres où l’information se déplace à la vitesse de la lumière, permettant ainsi, chaque jour, à plus de 347 milliards de messages de voyager à travers le globe.

L’ampleur du réseau, au XXIe siècle est telle que sans câble, un pays devient aveugle.

La suite est à découvrir….dans un style moderne et vivant.

** IHEST Institut des Hautes Études pour la Science et les Technologies.

En conclusion :

Ce livre nous plonge dans les profondeurs inexplorées des océans à travers une lentille scientifique, offrant une exploration captivante des mystères des abysses.

Il apporte une expertise inégalée dans le domaine océanographique parmi des faits réels et des découvertes scientifiques, il nous fait voyager au cœur des océans, révélant les merveilles et les défis de ces environnements extrêmes.

Ce récit soulève des questions cruciales sur l’impact de l’homme vis à vis des écosystèmes marins confrontés à la réalité de la pollution par le plastique et du changement climatique.

Une lecture indispensable pour tous ceux qui cherchent à explorer les profondeurs encore inconnues de notre monde marin.

L’auteur : Olivier LASCAR ( né en 1974 )

Ingénieur de formation, ancien journaliste de Science et Vie junior et de M6.

Rédacteur et chef du pôle digital de Science et Avenir – La Recherche.


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