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Il y a 1 mois | 66 vues

Peines perdues de Nicolas Lebel

Théo Pereira purge une peine pour un homicide involontaire après avoir renversé une jeune femme un soir de déluge. Le mari de la victime, Pierre Moulins, lui rend visite chaque mois pour qu'il raconte encore et encore le soir de l'accident. En échange, il lui promet un témoignage favorable pour que Théo obtienne une libération anticipée. Mais Moulins mène un double jeu et demande en secret à un autre taulard, une brute nommé Minotti, de lui mener la vie dure. Ce que Théo ignore,  c’est que Moulins paye Minotti pour lui faire vivre l’enfer…

Un roman comme un triangle tragique ou trois êtres se haïssent. Ce qui se trame en réalité, c'est une tragédie grecque. Un polar qui se veut classique, mais qui cache une belle illusion, un leurre diabolique. Lebel ouvre son récit comme une pièce de théâtre, actes et scènes s'ouvrent et se ferment par l'entrée ou la sortie d'un personnage. L’auteur tend les pièges de son huit-clos très clos, les protagonistes sont aux abois, bloqués par les murs d'une prison. Sans échappatoire. D’ailleurs Lebel plante le décor, une plongée au cœur de l'enfer des prisons, il décrit la survie, les rituels du parloir aux balades, les petits trafics, une surpopulation croissante et une administration débordée. Cet univers si particulier confirme ce que l'on imagine, personne ne sort indemne de prison. Nicolas Lebel verrouille nos petites cellules et nous balade dans ce passionnant huit-clos. Brillant et rusé. Captivant, j'adore Lebel !