Sarah, Suzanne et l’écrivain d’Eric Reinhardt

Sarah, femme mariée, la quarantaine, deux enfants, a vu sa vie voler en éclats et raconte son histoire à un écrivain pour qu’il en fasse un roman.

Sarah devient alors Suzanne, son alterego littéraire, son double de papier, qui va traverser des épreuves similaires.

Pour faire s’entremêler les deux héroïnes et leurs histoires respectives, Éric Reinhardt fait preuve d’une technicité d’écriture remarquable.

Et c’est là que réside toute l’originalité de ce roman : une mise en abyme vertigineuse…

On suit le récit de Sarah pour passer, parfois sans transition dans un même paragraphe, à celui de Suzanne.

On peut s’y perdre (est-ce voulu par l’auteur ? Je pense que oui).

Certains lecteurs y trouveront quelques longueurs, notamment dans les descriptions au microscope d’œuvres d’art (tableaux, sculptures).

Pour autant, le récit de la descente aux enfers de Sarah et Suzanne est si passionnant que l’on oublie vite les nombreuses descriptions.

Les pages consacrées à la crise de folie de Suzanne sont magistrales…pour moi certainement le clou de ce roman 👏

Ni léger, ni facile à lire, un texte brillant mais qui exige une bonne dose de concentration pour ne pas perdre le fil.

Un monde littéraire à part !